Dans son programme pour une Union plus ambitieuse, la nouvelle chancelière de l’Europe – pardon, n’anticipons pas – la présidente de la Commission européenne s’était engagée à ce que l’Europe mène la transition vers une planète « saine ». « Elle n’y parviendra, dit-elle, qu’en rassemblant et qu’en portant son modèle unique d’économie sociale de marché à la hauteur de ses nouvelles ambitions », la première d’entre elles étant « un pacte vert pour l’Europe », afin qu’elle devienne « le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050 ».
« La science dit que nous pouvons mettre un terme à ces phénomènes de réchauffement climatique, mais le temps nous est compté. » Dans un moment euphorique, la présidente s’est dite confiante que, tôt ou tard, toutes les régions du monde épouseront cette cause et suivront l’Europe dans sa volonté d’adopter un comportement soucieux du climat ainsi qu’une économie et des chaînes de production respectueuses de l’environnement. « Avec notre Pacte pour l’Europe, nous sommes prêts à contribuer à un Pacte vert pour le monde », déclara-t-elle à la COP25.
L’Europe ne compte que pour moins d’un dixième des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Un Pacte vert pour le monde
De quand datent les dernières tentatives de « grands » guides européens d’imposer leurs idéologies au monde entier et à quels résultats aboutirent-elles ? C’est en quelque sorte la trame du roman de Diane Ducret, La Dictatrice, paru chez Flammarion le 22 janvier 2020 et sous-titré « Elle est le réveil de l’Occident. »
Car, l’Histoire n’a beau être qu’un éternel retour, c’est bien ici autour d’une femme que se cristallisent les interrogations et les passions des peuples européens dans ce roman dont l’héroïne, Aurore Henri, incarne les aspirations à un monde plus juste, plus féministe, plus écologiste, plus harmonieux, un nouveau paradigme s’appuyant sur un parti fort, « à la manière d’un Hitler ou d’un Staline ». Aurore Henri est née le 20 avril 1989, 100 ans jour pour jour après Hitler, ce n’est donc pas une coïncidence.
Le démantèlement de l’Union européenne
Munich, 8 novembre 2023. Les « 27 » décident de démanteler l’Union européenne, victime de l’idéologie de ses élites et de Georges Soros et consorts, de son pacte énergétique, de sa politique d’immigration et de l’insécurité, de l’euro, croulant sous les réglementations et les diktats, les taxes et les dettes. Il s’avère plus facile que tous les Etats en sortent à la fois que ça ne l’avait été d’en faire sortir un seul.
Auteur du blog « L’observatrice sans filtre » qui lutte contre les ennemis de la démocratie, Aurore Henri est présente à la date fatidique sur les lieux de l’annonce du démantèlement de l’UE et s’y fait remarquer par le jet d’un pavé qui blesse l’un des dirigeants européens.
Au sortir de quelques années de prison, elle est recueillie par une riche veuve, mondaine et femme d’affaires, qui lui inculque que « pour arriver au pouvoir, il faut faire marcher dans un même but les très riches et les très pauvres. La vérité ne suffit pas. Il faut une vérité que l’on puisse communiquer, mettre en scène, vendre ». La vérité est sa narration.
La peur, le sentiment le plus puissant qui soit
« Insiste sur ce qu’ils craignent, et ils se rallieront à tes idées. La peur est le sentiment le plus puissant qui soit. Elle seule suffit à provoquer la répulsion ou l’adhésion. C’est sur la peur que s’établissent la politique comme la religion. »
Les nationalistes sont au pouvoir, les exportations s’effondrent. Les Russes coupent le gaz, Trump laisse faire, jugeant que les Européens trouvent là l’occasion dont ils rêvaient de réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre. Les républiques baltes et quelques autres rejoignent l’orbite russe, d’autres pays se disent prêts à renoncer à leur souveraineté. Aux prises avec la peur et le doute, aspirant à la paix et à la prospérité, les foules portent finalement Aurore Henri au pouvoir.
« Réveillez-vous ! Nous devons écouter la raison et la prendre pour guide ! » Hégélienne : les individus et les peuples ne sont que des instruments au service du déploiement de la rationalité en direction de sa finalité. La véritable liberté consiste à faire partie du tout, le hasard n’est qu’une insulte à la raison.
Tel Chronos dévorant ses propres enfants
« Tel Chronos dévorant ses propres enfants, l’ambition ne tolère aucun rival, aucun délai », écrit Diane Ducret. Aurore Henri, la chancelière de l’Europe, s’était enquise auprès de ses mentors de comment prenaient fin les empires. Par la dimension et par l’isolement, avait-elle été avertie.
A l’heure du lancement du « Pacte vert pour l’Europe », que nul n’ignore l’avertissement, ni cet autre que Diane Ducret lance dans La Dictatrice, à savoir que « les changements qui s’opèrent le plus lentement sont les plus dangereux. Ils échappent à la conscience et ne suscitent aucune réaction. »
Que le « Europe’s ‘man on the moon’ moment » ne se transforme – pour paraphraser Neil Armstrong, le premier homme sur la Lune – en bond de géant en arrière pour l’humanité.
La Dictatrice – Elle est le réveil de l’Occident, Diane Ducret, 512 pages, Flammarion. (Découvrez la bande annonce de La Dictatrice en suivant ce lien.)
* * *
Palingénésie a fait peau neuve et vous offre désormais un aperçu synoptique des articles à la une et de différents thèmes mis en évidence. Rendez-vous sur palingenesie.com.
Si cette recension de La Dictatrice vous a plu, partagez-le sur les réseaux sociaux et envoyez-en le lien à vos amis et connaissances susceptibles de s’y intéresser. Soutenez la page Palingénésie sur Facebook et suivez Palingénésie sur Twitter.
Vos commentaires ou suggestions à propos du thème abordé dans cet article et de ceux abordés dans les articles précédents sont les bienvenus. Envoyez-les à Palingénésie dans l’espace ci-dessous ou via l’adresse mail de contact.