Dans sa première interview officielle accordée à la BBC après son investiture, le premier ministre britannique Mme May avait déjà annoncé son intention d’invoquer le fameux article 50 permettant à la Grande-Bretagne de quitter l’Union européenne et de ne pas remettre l’échéance du Brexit aux calendes grecques. « Le référendum, avait-elle dit dans ce même entretien, a clairement montré que les électeurs ne souhaitent pas que la libre-circulation continue comme par le passé. Les ministres étudient les moyens de renforcer le contrôle sur l’immigration de l’Union européenne. » Ne nous y trompons pas ! Ce ne sont donc pas les Indiens, ni les Chinois, ni les Russes, mais bien les citoyens des autres pays de l’Union européenne – Polonais, Roumains, Français, … – qui sont visés. Be aware : you are not welcome !
La livre au plus bas
Dimanche, dans une nouvelle interview accordée à la BBC, Mme May a précisé qu’elle notifierait officiellement la décision de la Grande-Bretagne de sortir de l’Union européenne entre le mois de janvier et le mois de mars 2017 afin que la Grande-Bretagne retrouve toute « sa souveraineté et son indépendance ». Est-ce pour garantir cette souveraineté, à moins que ce ne soit pour protéger une partie de la population immigrée vivant dans sa capitale, que des avions militaires russes sont aperçus de temps à autre et encore le mois dernier à proximité de l’espace aérien du Royaume Uni ? Et, était-ce donc un lapsus que commit le ministre britannique des Finances Philip Hammond en parlant lundi de « montagnes russes » et de « turbulences » au sujet de l’économie de son pays ? Quoi qu’il en fût, mardi, le cours de la livre chuta à son niveau le plus bas depuis 31 ans par rapport au dollar US. Les milieux financiers ne perdent pas le nord.
Offensive diplomatique
Entre-temps, le « Brexiteur » en chef promu nouveau ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, exerça ses talents diplomatiques auprès de cet autre grand allié sujet aux incursions militaires aériennes de la Russie qu’est la Turquie. Après avoir vanté l’excellent fonctionnement de sa machine à laver de fabrication turque et fait état de ses ancêtres ottomans, ce poète en herbe essaya de se faire pardonner d’avoir remporté le concours du poème le plus offensant à l’égard du président turc (« ce fieffé branleur semant sa folle avoine avec l’aide d’une chèvre et ne s’arrêtant même pas pour la remercier »). BoJo félicita son hôte pour sa « générosité » et lui promit le plein soutien de la Grande-Bretagne en vue de l’accession de la Turquie… à l’Union européenne — ceci après avoir naguère utilisé l’argument d’une possible entrée de la Turquie pour justifier la sortie du Royaume Uni ! Même cet autre « Brexiteur » et fourbe notoire de Nigel Farage a dû s’en frotter les yeux de sa « serpillière humide ».
Humour britannique
Apprenant la nomination de Boris Johnson au poste de ministre britannique des Affaires étrangères, Gary Lineker, l’ancien brillant avant-centre de football reconverti en commentateur à la BBC, s’était réjouit sur Twitter de ce que le nouveau chef du gouvernement britannique fasse ainsi montre de sens de l’humour. Que les réfractaires à l’Union européenne et à l’euro se rassurent, avec de tels humoristes au pouvoir, l’avenir de la Grande-Bretagne et de la monnaie à l’effigie de la Reine d’Angleterre s’annoncent effectivement radieux. Et, mieux vaut sans doute aussi que celui de l’Union européenne, de l’euro et du marché unique se construise sans eux.
Sources : The Telegraph ; The Times ; BBC News ; The Spectator.
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