NATO : brain-dead or alive and kicking ? Le 18 janvier dernier, Theo Francken (1978, N-VA) avait été invité à une session conjointe du Club de PAN et du B19 à Jette pour parler de l’actualité et de NAVO, Hersendood of klaar voor de toekomst ?, un ouvrage collectif dont il a co-dirigé la rédaction avec deux autres membres de la Chambre des représentants de Belgique et de sa Commission Défense nationale, Hendrik Bogaert (1968, cd&v) et Peter Buysrogge (1976, N-VA). Ce dernier préside ladite Commission. Theo Francken est le chef de la délégation belge à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
Leve het Vrije Westen ! est la dédicace que ce dernier a apposée sur la première page de l’exemplaire du livre que le patron du B19 et éditeur responsable du PAN, John-Alexander Bogaerts, a offert à l’auteur de cet article. L’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ; NAVO en néerlandais, Noord-Atlantische Verdragsorganisatie ; NATO en anglais, North Atlantic Treaty Organization) a vu le jour le 4 avril 1949 « to keep the Russians out, the Americans in, and the Germans down ».
En 2024, l’OTAN fêtera ses trois quarts de siècle d’existence, car l’organisation est « springlevend », comme ne cessa de le répéter Théo Francken au B19, bien vivante, contrairement à ce qu’en a dit le Président de la République française, Emmanuel Macron, (« Ce que nous vivons actuellement, c’est la mort cérébrale de l’OTAN ») dans une interview au magazine The Economist, le 21 octobre 2019. Certains n’ont bien sûr pas manqué d’attribuer au régime russe la prouesse d’avoir ressuscité l’OTAN en envahissant l’Ukraine.
A cet égard et à bien d’autres, cet ouvrage collectif à la rédaction duquel ont participé des auteurs de qualité restitue à la genèse de l’organisation et aux péripéties qui en ont émaillé l’histoire une part de mise en perspective et de vérité.
« La base de notre politique, c’est la peur »
Le 17 mars 1948, cinq pays – Grande-Bretagne, France et pays du Benelux – qui sortaient d’une guerre les ayant épuisés conclurent le Pacte de Bruxelles afin de se prémunir contre une nouvelle agression extérieure. Au représentant permanent de l’URSS aux Nations unies, Andreï Vychinski, qui stigmatisait le pacte, Paul-Henri Spaak répondit à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU avec son « discours de la peur » dans lequel il fit observer que le pacte était conforme à l’article 51 de la Charte des Nations unies sur les droits naturels de légitime défense individuels ou collectifs, ajoutant que l’URSS n’avait de toute évidence rien à craindre du Grand-Duché de Luxembourg, de la Belgique ou des Pays-Bas.
L’article 4 du pacte, à la conclusion duquel la diplomatie belge avait largement contribué, prévoyait l’assistance militaire automatique des autres signataires si l’un d’eux faisait l’objet d’une agression. L’OTAN était née avant que de n’être. A peine le Pacte de Bruxelles avait-il été signé que les Etats-Unis appuyèrent l’initiative et souhaitèrent l’élargir à d’autres pays. Cela ne correspondait pas à la vision des Belges, qui craignaient d’être noyés dans la masse et d’avoir à intervenir dans des régions dans lesquelles ils n’avaient aucun intérêt, mais comment, devant l’urgence géopolitique de l’époque, résister à l’Oncle Sam ?
Dès 1949, le Traité de l’Atlantique Nord, fondateur de l’OTAN, eut pour objectif d’instituer un pacte d’assistance mutuelle afin de contrer toute initiative de l’URSS d’étendre le contrôle qu’elle exerçait déjà sur l’Europe orientale à d’autres parties du continent. Ce principe de solidarité, pierre angulaire de l’Alliance atlantique, prit la forme de l’article 5 qui stipule que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres.
Communistes un jour, communistes toujours
Un autre événement à l’occasion duquel la Belgique joua un rôle primordial fut le déménagement du Conseil de l’Atlantique Nord et du Shape. A l’initiative du ministre des Affaires étrangères, Pierre Harmel, le gouvernement social chrétien-libéral Vanden Boeynants-De Clercq fraîchement installé fit voter la loi afférente au transfert. Sans surprise, les communistes votèrent contre, surprenamment les socialistes aussi, à l’exception de Paul-Henri Spaak et d’Antoon Spinoy, lequel avait été ministre de la Défense de 1954 à 1958. A l’encontre des instructions de leur parti, ils votèrent pour. C’était au temps où Bruxelles « bruxellait » et la Belgique disposait d’hommes d’Etat et de tête et d’un réel prestige international. Serait-ce le seul mérite de l’ouvrage, Jean-Michel Sterkendries et Luc De Vos, tous deux professeurs à l’Ecole royale militaire, ont eu raison de l’évoquer dans le chapitre qu’ils ont rédigé ensemble. (A suivre)
NAVO, hersendood of klaar voor de toekomst?, ouvrage collectif sous la direction de Theo Francken, Hendrik Bogaert et Peter Buysrogge, 416 pages, Doorbraak.
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(Cet article a paru dans l’hebdo satirique PAN n° 4074 du mercredi 8 février 2023.)
MERCI pour ces précisions! Et, oui, la peur DOIT régner pour que nos « responsables » aient de l’autorité…. Machiavel a dit aussi: « La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples » mais la palme du réalisme revient à Platon: « La démocratie est la dictature de l’ignorance ». Platon est trop peu connu et l’enseignement n’est plus que du gardiennage…..