Le climat est un sujet « tellement éruptif », écrit Daniel Husson dans l’introduction à son essai sur le Climat, de la confusion à la manipulation, que tout propos « un tant soit peu iconoclaste » est rejeté sans autre forme de procès et taxé d’hérésie. S’agit-il d’une nouvelle guerre de Religion ? Physicien et enseignant la thermodynamique et la relativité à l’Université de Strasbourg, auteur et coauteur de plusieurs dizaines de publications scientifiques, il invite à se départir de la sinistrose et des réflexes de peur qui induisent de mauvais choix de société et, citant Spinoza, à ne « ni rire, ni pleurer, mais comprendre », que « les forces physiques à l’origine des grandes variations du climat ne sont pas celles que l’on nous serine ».
Les lois de la physique
« Les lois de la physique s’imposent à nous, toutes les lois, écrit Husson, et pas seulement celle que l’on sélectionne pour étayer un discours à sens unique. » Les catastrophistes ignorent ou choisissent d’ignorer ces lois, accuse-t-il, écartant quand ils les connaissent celles qui ne conviennent pas à leur argumentation. Un exemple en sont les « événements extrêmes » que les alarmistes attribuent au changement climatique (expression impropre, notons-le, climatique signifiant relatif au climat, il serait plus adéquat de parler de « changement du climat »). « Je ne connais pas un seul physicien des fluides, thermodynamicien ou spécialiste de la turbulence, qui saurait expliquer rationnellement pourquoi deux degrés (sur un siècle) engendreraient un régime climatique instable ou chaotique. Ce lien logique n’existe tout simplement pas. »
« Qui a le monopole de la peur a le contrôle des esprits », dit Machiavel, cité par Husson en exergue de son chapitre 3. Sachons raison garder et ne pas céder à l’irrationnel, aux mythes terrifiants et éculés d’un Grand Bouleversement, écho de peurs immémoriales de l’Homme, non qu’il n’y en eut, l’explosion de l’île volcanique de Théra vers 1610 av. J.-C., par exemple, dont Santorin et les îles avoisinantes de Thirassía et d’Asprónissi sont les vestiges, mais difficile à attribuer à un changement du climat d’origine anthropique. De nos jours, la théologie catastrophiste, récupérée par la politique, présente un caractère culpabilisant et infantilisant.
Pourtant, Husson en convient volontiers, la nature a des aspects miraculeux. L’inertie thermique des océans en est un. De fait, ces grands réceptacles d’énergie solaire, sur lesquels une minuscule dose de CO2 dans l’atmosphère ne peut guère avoir d’influence, s’opposent à tout emballement du climat, étant sujets, au niveau du globe, à des mécanismes naturels d’autorégulation (décrits par l’auteur, en particulier l’effet de rétroaction négative du mécanisme radiatif au carré du carré conforme à la loi de Planck). Qu’en est-il des « scénarios » de 1,5° à 4,5° C de réchauffement du climat d’ici un siècle ? Les chiffres ont souvent variés depuis le sommet de la Terre à Rio en 1992, relève Husson. Il soupçonne les auteurs des simulations informatiques d’avoir recyclé les deux bornes du bon Dr Arrhenius qui en est à l’origine et s’en réjouissait, car l’on craignait à son époque un refroidissement de la Terre.
Stop à la peur, retour à la raison
C’est aussi ne prendre guère de risques, puisque de 1850 à 2016 l’augmentation n’a été que de 1,09° C. Il faut de l’imagination pour y voir un emballement, surtout au vu des lacunes de la modélisation quant à intégrer les périodes récentes de calme plat de la courbe des températures (de 1850 à 1920) et de baisse (de 1940 à 1975), alors que les rejets de gaz carbonique se sont poursuivis, l’optimum médiéval (réchauffement de 900 à 1350) et les fortes oscillations des températures océaniques. Le climat est tout sauf linéaire et les modélisations trop imparfaites pour en prévoir les évolutions. En se focalisant sur le satané CO2 sous l’emprise du dogme prévalant, la recherche néglige d’autres axes fondamentaux d’étude du climat, tels que ses évolutions naturelles dont témoignent archéologie et glaciologie, insiste Husson, par exemple les phénomènes dits de Dansgaard-Oeschger (cf. Wikipedia).
Avec toutes ces bonnes nouvelles, stop à la peur, retour à la raison ! Certes, mais que les partisans du développement et de la croissance à tout-va réfrènent leurs ardeurs. Daniel Husson précise qu’il n’est sponsorisé ni par l’industrie pétrolière, ni par l’industrie nucléaire. Il les critique vertement et se moque gentiment de propagandistes connus de l’une et de l’autre ainsi que de « nos penchants archaïques de prédation, d’exploitation à outrance, d’extractivisme forcené ou de productivisme décérébré » et de cet autre mythe, à ses yeux, celui du progrès à l’oeuvre dans le « néolibéralisme ». L’espoir en un avenir radieux autre que de planter des bégonias (plante connue pour être résistante au soleil) n’est pas perdu. Husson, dont le livre, riche en connaissances et accessible à tous, mérite assurément d’être lu, loue les vertus du projet réellement novateur MYRRHA (Multi-purpose hybrid research reactor for high-tech applications) développé en Belgique. Ce réacteur présente un triple avantage, affirme-t-il : « aucun » risque d’accident, combustible thorium très abondant et reconditionnement de nos déchets nucléaires issus de l’uranium. Avis est lancé au prochain gouvernement fédéral belge dont la formation s’éternise depuis les élections du 9 juin.
Climat, de la confusion à la manipulation, Daniel Husson, 192 pages, L’Artilleur.
* * *
Vous êtes invités à vous abonner gratuitement sur Palingénésie Digest. L’idée de cette nouvelle aventure « palingénésique » est de jeter un regard différant (avec « a »), critique, caustique et sarcastique sur l’état et la marche du monde. Rendez-vous-y via le lien et abonnez-vous. (Les deux blogs sont gérés de manière indépendante.)
Dernier article en date sur Palingénésie Digest :
Une réflexion sur les infortunes de Tesla à Berlin.
* * *
Aidez Palingénésie à se faire connaître en transférant cet article à vos proches et vos amis. Merci d’avance pour votre précieux soutien.
En cas de souci quelconque, veuillez envoyer un e-mail à : info@palingenesie.com.
* * *
Lisez ou offrez l’essai On vous trompe énormément : L’écologie politique est une mystification que Palingénésie a publié en avril 2020, en le commandant en version papier ou au format kindle sur Amazon.fr en suivant ce lien.
Vous le trouverez dans quelques librairies (voir la liste en suivant ce lien). Si vous êtes libraire et souhaitez proposer le livre à vos clients, n’hésitez pas à contacter Palingénésie à l’adresse info@palingenesie.com.
Palingénésie dispose d’un petit stock d’exemplaires. Il vous est possible de commander le livre en direct en envoyant un mail à l’adresse de contact de cette newsletter.
Il est assez étonnant de constater que le Président du Giec James Skea, véritable climatologue et professeur d’énergie durable à l’Imperial College de Londres, à la différence de son prédécesseur Hoesung Lee qui était un pur économiste, ait déclaré dans une interview à Der Spiegel le 29 juillet 2023 que « la hausse des températures ne constitue pas une menace existentielle pour l’humanité » !?! Certains prépareraient-ils un virage à 180° ?
https://www.spiegel.de/wissenschaft/ipcc-chef-jim-skea-bei-1-5-grad-erwaermung-geht-die-welt-nicht-unter-a-13dd35aa-1a80-41b8-b966-911015fd9085
Merci pour cette retranscription de Daniel Husson dont j’apprécie la position et l’analyse dont la synthèse illustre mon sentiment.
MERCI pour ce texte VRAI et MERCI d’avoir présenté Myrrha qui est un réel espoir pour un avenir aussi propre que sans frais excessifs!