Dans son troisième rapport (TAR), le GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, IPCC en anglais) aborde la question de la prédictibilité (dictionnaire : caractère de ce qui peut être prévu ou prédit) du climat dans les termes suivants : « Predictability in a Chaotic System : The climate system is particularly challenging since it is known that components in the system are inherently chaotic ; there are feedbacks that could potentially switch sign, and there are central processes that affect the system in a complicated, non-linear manner. »
« These complex, chaotic, non-linear dynamics are an inherent aspect of the climate system. In climate research and modelling, we should recognise that we are dealing with a coupled non-linear chaotic system, and therefore that the long-term prediction of future climate states is not possible. »
En d’autres termes, la prévisibilité dans un système chaotique tel que le climat est particulièrement difficile, dès lors que des composants du système sont intrinsèquement chaotiques ; il y a des rétroactions qui pourraient potentiellement changer de signe et il y a des processus centraux qui affectent le système d’une manière compliquée et non linéaire.
Conclusion du GIEC, textuellement : « Ces dynamiques complexes, chaotiques et non linéaires sont un aspect inhérent du système climatique. Dans la recherche et la modélisation climatiques, nous devons reconnaître que nous avons affaire à un système chaotique non linéaire couplé, et donc que la prédiction à long terme des futurs états du climat n’est pas possible. »
Jean-Claude Pont est mathématicien et historien des sciences, professeur émérite de l’université de Genève, ancien titulaire de la chaire Histoire et Philosophie. Il se passionne pour tout ce qui touche le climat et publie une lettre d’information qui s’adresse aux personnes intéressées par les affaires du climat. Son approche est socratique, en ce que – ce n’est guère étonnant pour un guide de haute montagne – « il fait descendre la philosophie du ciel sur la terre » (comme le dit Cicéron de Socrate) et sa maïeutique mêle l’ironie à la dialectique. La vérité n’est-elle pas en soi ?
Dans la 13e livraison de sa lettre, Jean-Claude Pont partage avec ses lecteurs les Confessions d’un climatologue de réputation internationale, en l’occurrence le Japonais Mototaka Nakamura, selon lequel « l’hypothèse du réchauffement climatique est une hypothèse non prouvée ». Spécialisé dans l’étude de la « dynamique climatique » (au coeur de la problématique du climat), ce scientifique japonais a publié nombre d’articles dans des revues scientifiques à comité de lecture.
Mototaka Nakamura fait partie de ces scientifiques, quant à lui climatologue de surcroît, qui se déclarent pour une préservation de l’environnement et une diminution de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon, mais pour d’autres raisons (par exemple, la limitation des ressources, les incidences sur la santé humaine…) que celle d’un hypothétique réchauffement climatique.
Marcel Leroux (1938-2008), professeur émérite de climatologie à l’université Jean-Moulin à Lyon, cité par Jean-Claude Pont, parlait, quant à lui, d’une théorie basée sur des relations simplistes et des contradictions flagrantes entre les prédictions et les faits observés, des distorsions que ce professeur français qualifiait d’imposture scientifique.
Dans ses Confessions d’un climatologue, Mototaka Nakamura confirme le constat du GIEC sur l’impossibilité de prédire les futurs états climatiques : « Je tiens à souligner un fait simple : il est impossible de prédire correctement même le sens ou la direction du changement d’un système lorsque l’outil de prédiction n’a pas de représentation de processus non-linéaires importants et/ou les déforme grossièrement, les rétroactions en particulier, qui sont présentes dans le système réel. »
Le troisième rapport d’évaluation du GIEC datant de 2001, à moins que le climat ne se soit découplé de sa nature intrinsèquement chaotique et ne soit devenu linéaire entre-temps, les choses auraient pu et dû en rester là.
Mais, ceux qui vivent du climatisme y auraient perdu leur gagne-pain et l’opportunité de polluer les airs avec leurs prédictions et leurs déplacements (que l’on songe à cette conférence de la CCNUCC, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, sur une île de l’Océan indien – sans doute était-ce pour constater si elle avait déjà été engloutie, pardi !) ; les médias auraient raté une occasion de se faire valoir en profitant du catastrophisme autour du climat ; les politiciens, celle d’enfumer leur monde et de dépenser l’argent des autres ; et d’autres, d’obscènement s’enrichir.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Daniel Kahneman, spécialiste de la psychologie cognitive et comportementale, « prix Nobel » d’économie (2002), l’explique dans son livre Système 1, Système 2 par les biais cognitifs de disponibilité et d’affect. Notre perception de la réalité est déformée par la prépondérance et la charge émotionnelle des messages auxquels nous sommes soumis, notamment via les médias. « Les pensées et les images effrayantes nous viennent avec une grande facilité, et plus les évocations de danger sont aisées et vivantes, plus elles exacerbent la peur. »
Le psychologue Paul Slovic, professeur à l’université de l’Oregon, cité par Kahneman, y va plus directement : nous nous laissons guider (et donc manipuler) par nos émotions plutôt que par la raison ainsi que par nos impressions et nos estimations faussées des risques, car notre niveau d’inquiétude ne consiste nullement en une mesure adéquate de la probabilité de la survenance d’un événement. Le « risque » n’existe pas dans la nature. C’est un concept que nous avons créé dans notre esprit et dans notre culture pour nous aider à faire face aux dangers et aux incertitudes de la vie. L’on peut en induire, que, quand une instance hérite ou se saisit de la définition du risque, elle s’approprie l’exercice d’un pouvoir…
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