Dans son numéro du 1er mai 2020, PAN a publié l’interview dont Palingénésie reproduit le contenu ci-dessous au sujet de On vous trompe énormément – L’écologie politique est une mystification. L’essai a paru en avril et est disponible sur Amazon.fr.
PAN : Thierry Godefridi, On vous trompe énormément – L’écologie politique est une mystification, c’est de l’eau au moulin des « climato-sceptiques » ?
Thierry Godefridi : Je suis juriste, économiste et philosophe de formation, pas climatologue, mais je puis néanmoins affirmer, sans crainte de me tromper, que les « climato-sceptiques », ça n’existe pas. Personne ne doute que le climat ne change. Il a toujours changé. Il suffit de s’en référer à l’Histoire pour s’en convaincre. Par contre, ne faudrait-il pas s’étonner de tout le raffut médiatique et politique autour du climat et, en particulier du pacte vert pour l’Europe et des autres dispositions de lutte contre le changement climatique dès lors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, IPCC en anglais) lui-même a reconnu que l’évolution du climat est « imprédictible » en raison de sa nature chaotique et non-linéaire ?
PAN : Le pacte vert pour l’Europe constitue un changement de paradigme pour l’Union européenne. D’inspiration libérale et judéo-chrétienne à ses origines dans les années 1950 avec comme idéaux la liberté, le progrès et la prospérité, elle est devenue « écologiste », dès lors que, le 4 mars dernier, la Commission a annoncé sa volonté d’inscrire l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050 dans la législation et de le rendre obligatoire pour tous. Comment en sommes-nous arrivés là ?
T.G. : La thèse de cet essai est, en quelque sorte, que nous en sommes tous responsables. Nous nous trompons souvent, tous. Nous avons une confiance aveugle dans la rationalité de nos opinions et de nos choix, or nous n’agissons pas toujours nécessairement au mieux de nos intérêts – loin s’en faut! Nous sommes – souvent – nombreux à agir à l’encontre de nos intérêts et à avoir tort, nous citoyens, les politiciens et même les scientifiques !
PAN : L’une des principales raisons en serait, dites-vous dans votre essai, que nous chercherions des causes là où il n’y en a pas et attribuerions des intentions quand il n’en existe pas.
T.G. : Ce sont deux biais qu’ont révélés les avancées dans le domaine de la psychologie cognitive et de l’économie comportementale et dont nous sommes tous victimes. J’en cite des exemples concrets. Ce ne sont pas les seuls. L’inclination instinctive de l’esprit humain à traiter de manière asymétrique les faits à notre disposition et ceux qui ne le sont pas, à considérer que ce que nous voyons constitue tout ce qu’il y a à voir et à ne tenir aucun compte de la pertinence de ce que nous ignorerions est une autre lacune de notre entendement et c’en est une, parmi d’autres, qui nous expose à la manipulation.
PAN : La presse est en cause ?
T.G. : Le métier du journaliste consiste à produire l’information. Un événement ne la constitue pas en lui-même. C’est le journaliste qui « in-forme », c’est à dire qu’il met en forme une réalité qui est « informe » (sans forme). Un événement, le journaliste choisit d’en parler ou de ne pas en parler, et, s’il en parle, il décide de la manière d’en parler. Qualifier quelqu’un de « climato-sceptique », par exemple, ce n’est pas désigner quelqu’un qui doute du climat, mais dénoncer quelqu’un qui doute de la doxa climatique réduite à une seule thèse, celle du réchauffement global de la planète d’origine humaine. Le qualifier de « climato-négationniste » – l’expression existe ! – va un cran plus loin dans la perversion du langage dont le philosophe Hayek faisait déjà état dans La route de la servitude en 1944 et dont nous constatons des exemples au quotidien, pas uniquement dans la presse, mais aussi dans le discours officiel !
PAN : « 1944 », cela nous ramène à une période sombre de l’Histoire.
T.G. : De fait, On vous trompe énormément ne porte pas sur l’écologie politique en tant que telle, mais sur l’idéologie qui la sous-tend. Dans un récent roman, Diane Ducret fait le parallèle entre la première moitié de ce siècle et la première moitié du précédent et avance que, si l’on étudie comment sont nés les totalitarismes, il faut bien convenir que notre époque constitue un terreau idéal. Dans la première moitié du XXe siècle, il y eut l’eugénisme – sujet tabou s’il en est aujourd’hui, tant les scientifiques et les politiciens de l’époque étaient nombreux en Occident à en soutenir les thèses. Cette idéologie nous a conduits à l’horreur absolue. De nos jours, il y a l’écologisme. Ces deux idéologies ont comme dénominateur commun le malthusianisme. C’est ce qui distingue radicalement l’écologisme du socialisme, même s’il apparaît un fil rouge dans la mouvance verte et si certains manifestent l’ambition de faire revenir Marx par la fenêtre après qu’il eut été chassé par la porte !
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Je découvre votre site aujourd’hui.
Je prends connaissance de l’interview de Maître Thierry Godefridi.
Je bois du petit lait.
Je me réjouis de découvrir que nous sommes beaucoup plus nombreux que je ne croyais à résister à l’embrigadement intellectuel.
Encore merci et bravo.
Jean-Michel Pérard