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7 habitudes de gens dont le QI dépasse la moyenne

7 habitudes de gens dont le QI dépasse la moyenne Posted on 21 juin 2025Laisser un commentaire

Stephen R. Covey (1932–2012) était un universitaire, consultant et conférencier américain, surtout connu pour son best-seller paru en 1989, The 7 Habits of Highly Effective People (Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent ). Il a été traduit dans 40 à 50 langues et au décès de son auteur il était estimé que plus de 20 millions d’exemplaires en avaient été vendus (ces chiffres varient selon les sources mais restent du même ordre). Titulaire d’un MBA de Harvard et d’un doctorat de pédagogie religieuse, professeur d’université, Covey a été reconnu par le magazine Time comme l’une des 25 personnalités les plus influentes en 1996.

Les 7 recommandations de Covey étaient : 1. Soyez proactif (soyez responsable de votre vie, soyez-en l’acteur au lieu d’être passif et de la subir) ; 2. Commencez avec la fin en tête (ayez une vision claire de vos valeurs et de ce que vous souhaitez réaliser au lieu de vous laisser aller aux pressions du moment) ; 3. Donnez la priorité aux priorités (concentrez-vous sur ce qui importe) ; 4. Pensez gagnant-gagnant (win-win et coopération plutôt que compétition) ; 5. Cherchez d’abord à comprendre avant que de chercher à être compris ; 6. Recherchez les synergies (la recherche collaborative de solutions nouvelles) ; 7. Prenez bien soin de vous afin d’être au top physiquement, psychologiquement, etc.

Constatant une tendance à ce que, à cause d’un usage excessif des smartphones qui entraîne une baisse de l’attention ainsi que des compétences en lecture, en calcul et en raisonnement verbal, la plupart des gens deviennent de nos jours, selon lui, de plus en plus stupides, le chroniqueur Simon Kuper a publié dans le Financial Times une sorte de mise à jour des recommandations de Covey pour notre époque. Pour en contrer la régression cognitive, il propose à son tour sept habitudes de grands penseurs qu’il est loisible à chacun d’adopter pour améliorer sa propre capacité de réflexion face au flux de bullshit et d’info-prop auquel nous sommes confrontés. Les voici ci-dessous.

Comment améliorer sa capacité de réflexion

1. Lire des livres : aussi démodés puissent-il paraître, ils restent le meilleur moyen de comprendre la complexité du monde dans toutes ses nuances. Non seulement ils vous épargnent la fatigue oculaire des écrans mais ils offrent aussi une alternative aux simplifications idéologiques souvent véhiculées en ligne. La lecture n’est pas réservée aux grands esprits littéraires. Warren Buffett, qui fêtera le 30 août prochain ses 95 ans, a maintes fois répété que l’une des recettes de son succès en tant qu’investisseur résidait dans ce qu’il passait 80% de son temps à lire. Il précise qu’il ne se contente pas de lire des rapports financiers et qu’il lit « de tout ».

2. Réduire l’usage des écrans : c’est le corollaire du premier point. Limiter le temps passé devant les écrans libère du temps pour la lecture, crée des moments propices à la réflexion et favorise ainsi de nouvelles connexions mentales.

3. Se consacrer en priorité à son propre travail intellectuel : les grands penseurs privilégient la quête de la connaissance à la recherche du statut social – ou de la richesse.

4. Adopter une approche multidisciplinaire : cela permet de briser les cloisonnements de la pensée et de l’enrichir. Kuper insiste sur l’importance cruciale de cet aspect et cite à l’appui de son propos l’exemple emblématique de la Vienne du début du XXe s., un modèle d’interdisciplinarité fertile sur le plan intellectuel avec des figures comme Freud, Gödel, von Neumann et Hayek. L’université n’y compartimentait pas les savoirs de manière rigide : tout relevait de la « philosophie », c’est à dire de la recherche commune de la vérité, loin de la logique de spécialisation et à l’encontre des tendances actuelles. Hayek, en particulier, lui qui fut juriste, psychologue, économiste et, ce qui est moins su, botaniste, incarne cette curiosité intellectuelle de bon aloi.

Daniel Kahneman (1934-2024), l’auteur de Thinking, Fast and Slow (Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée) et le psychologue qui bouleversa les fondements de l’économie classique et, ce faisant, se vit attribuer le Prix Nobel d’économie, en est un autre et plus récent exemple.

5. Avoir une approche empirique : comprendre les choses suppose que l’on soumette sa réflexion abstraite à l’analyse des données et à l’observation des faits.

6. Accepter que l’on puisse se tromper : se remettre en question ainsi que ses propres hypothèses est essentiel pour progresser intellectuellement.

7. Apprendre de tout le monde : les grands penseurs restent humbles et ouverts à l’acquisition de nouvelles connaissances, quelle qu’en soit la source.

Comment différencier pensée vraie et pensée magique

Ces trois derniers points touchent à l’un des penchants humains les plus répandus, surtout dans nos sociétés hyper-clivées, la tendance à ne retenir que les informations qui nous confortent dans ce que nous croyons et à rejeter ce qui infirme nos croyances. On ne cherche plus à connaître la vérité, on cherche à avoir raison. C’est le propre des idéologues. Les vrais penseurs restent lucides et humbles et cherchent, au contraire, les données et les faits susceptibles de réfuter leurs théories. Karl Popper a fait de la réfutabilité un critère de différenciation de la pensée scientifique par rapport à la pensée magique. Le doute est à la base d’une pensée robuste et le meilleur antidote contre le dogmatisme.

« Si la tolérance naît du doute, qu’on enseigne à douter des modèles et des utopies, à récuser les prophètes de salut, les annonciateurs de catastrophes », écrit Raymond Aron en conclusion de son Opium des intellectuels. « Appelons de nos voeux la venue des sceptiques s’ils doivent éteindre le fanatisme. » Dans un monde saturé d’opinions, cela relève non seulement de l’idéal académique, mais surtout d’une nécessité éthique et sociale.

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L’image qui illustre cet article a été générée par l’IA.

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