Patrice Gourrier et Jérôme Desbouchages vous invitent dans Méditation et paix intérieure à devenir ce que vous êtes, à grandir humainement et spirituellement. Le projet n’est pas de vous proposer une technique, mais une démarche qui s’inspire de la tradition bimillénaire du Nouveau Testament et des textes des pères du désert et qui vous exhorte à éveiller la source qui est en vous.
Que Patrice Gourrier ait été ordonné prêtre en juillet 2000 tient d’un miracle, à savoir une opération de la dernière chance qui l’a préservé d’une mort imminente qu’il fut prié d’annoncer à ses parents et à laquelle il s’était préparé.
Le père Gourrier est titulaire d’une maîtrise en théologie et d’une licence de droit canon et, après avoir été curé d’une paroisse, il anime avec Jérôme Desbouchages un centre de méditation au coeur d’une abbaye bénédictine. Leur ouvrage est préfacé par un médecin psychiatre, Christophe André, et postfacé par le moine bouddhiste et écrivain français Matthieu Ricard que l’on sait proche du Dalaï-lama dont il est l’interprète en français.
Que l’on soit croyant ou que l’on ne le soit pas ne change pas la perspective générale de la démarche, qui consiste non pas à chercher un sens à sa vie (car cela signifierait que ce sens préexisterait quelque part et qu’il suffirait de le découvrir), mais à donner un sens à sa vie.
« Ce qui relève de la volonté, notre nature le possède en puissance, mais c’est par l’action que nous nous le procurons », dit Basile de Césarée (329-379), qui fut l’un des principaux Pères de l’Eglise et qui est vénéré comme saint tant par les catholiques que par les orthodoxes.
Ce Docteur de l’Eglise pratiqua l’ascèse toute sa vie. Qu’en est-il ? L’étymologie du mot provient du latin asceta, un mot qui dérive du grec ancien ἄσκησις (askêsis) qui signifie exercice, entraînement, ce qui fait suggérer aux auteurs que les ascètes sont des athlètes de leur vie. En russe, l’ascèse revêt d’ailleurs une conception dynamique de processus de croissance. Le dictionnaire la définit comme une discipline, un ensemble d’exercices auxquels s’astreint une personne pour son perfectionnement spirituel.
L’ascèse est un art de vivre, plus en ligne avec le « je pense, donc je suis » de Descartes qu’avec le « je bouge, je m’agite, donc j’existe » qui semble prévaloir dans la société contemporaine. S’y mêlent les notions d’effort et de récompense, comme en quelque sorte lorsque, loin de l’agitation, l’on gravit une montagne, en quête de stabilité, dans la paix intérieure et la méditation, cette dernière visant à purifier l’esprit de ce qui est impropre à sa nature.
Le propos n’est pas moralisateur, il est de retrouver le bon sens, la première étape sur la voie de la sagesse.
Les auteurs citent un autre Père de l’Eglise, Origène, un théologien spécialiste de l’exégèse biblique, né à Alexandrie vers 185 et mort à Tyr vers 253 : « Il y a en toi un fonds d’eau vive, il y a des canaux intarissables, des courants d’irrigation qui sont ceux du sens spirituel, à condition toutefois qu’ils ne soient pas obstrués de terre et de déblais. Mais alors emploie-toi à creuser la terre et à enlever les déblais, c’est-à-dire à chasser la paresse de ton esprit et l’engourdissement de ton coeur. »
« Mens sana in corpore sano » (« Un esprit sain dans un corps sain »). Sans doute est-il impropre de prendre la liberté de mentionner ici cette citation (à connotation aujourd’hui éminemment sportive) extraite de la dixième Satire du poète romain Juvénal (Ier et IIe siècles de notre ère), mais n’est-elle pas le reflet de cette sagesse populaire qui entend que ce n’est pas le corps et ses cinq sens qui constituent l’homme, que ce n’en sont pas l’esprit et ses facultés de conscience et de raisonnement, mais que c’est dans leur union que plongent les racines de son être ?
Les auteurs appellent à utiliser nos sens pour prendre pleinement conscience de l’espace qui nous entoure et pour parcourir le chemin du visible à l’invisible et, si nous voulons être acteurs de notre vie, à aimer (l’autre tel qu’il est et non tel que l’on voudrait qu’il soit) et à ne pas oublier que l’important, quand on tombe, est de se relever, et de continuer à avancer, et que la volonté est puissance.
Méditation et paix intérieure, Patrice Gourrier et Jérôme Desbouchages, 326 pages, Editions Artège.
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