Yves Roucaute écrit comme il parle : à très haut débit. Qu’il passe environ une heure à l’antenne de Sud Radio dans l’émission Bercoff dans tous ses états sans que l’André n’ait l’occasion de piper mot, c’est qu’il est vraiment dans tous ses états.
Agrégé de philosophie et de science politique, docteur d’Etat, professeur d’université, conférencier, Yves Roucaute est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier en date, paru en mai, constitue un réquisitoire contre L’Obscurantisme vert.
L’auteur entend rappeler, sinon dire, aux petits bonshommes verts (c’est l’appellation la plus bénigne dont il les affuble) la véritable histoire de la condition humaine et, ce faisant, aller à l’encontre des prophéties de malheur, de la désespérance et de la haine de soi qui rongent nos contemporains, en particulier la jeunesse et en Occident. Sauver la planète ? Non, ce qui importe c’est de sauver l’humanité. Son histoire a consisté en la lutte de la créativité contre l’esprit « magico-religieux ».
L’Univers, retrace-t-il, a 13,75 milliards d’années, le Soleil, 4,567 milliards, la Terre, 4,55 milliards, et il s’en est passé des choses pendant tout ce temps, avant même que n’apparaisse l’humanité, c’est à dire pendant les 99,8% de la formation de la Terre : changements climatiques, glaciations et réchauffements d’une ampleur d’un tout autre ordre que le degré ou deux dont on feint de s’inquiéter aujourd’hui, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, inondations, cyclones, virus, bactéries, champignons, parasites, et j’en passe, dit-il.
Il était une fois…
Yves Roucaute fait un petit relevé des températures au fil des âges : pendant le premier, l’Hadéen (du nom du Dieu des enfers et pour cause), il faisait diantrement chaud, 4700° C. Heureusement, ça s’est refroidi pendant l’âge suivant, l’Archéen : il faisait de 55° à 85° C (avec des taux de gaz à effet de serre mille fois plus élevés qu’aujourd’hui).
Puis, vint le Protérozoïque, on se rapproche, c’était de -2,5 milliards à -541 millions d’années : la Terre n’a pas arrêté de souffler, si l’on peut dire, le chaud (le très chaud) et le froid (le très froid), avec des gaz à effet de serre tantôt en veux-tu en voilà, tantôt aux abonnés absents, ce qui fut fort ennuyeux car l’absence de couverture chauffante entraîna la glaciation complète de la planète et la disparition massive des organismes primaires qui y vivaient.
Et le CO2 ? Il augmente, il baisse, par exemple de 6300 ppm à 2100 ppm (plusieurs fois son niveau d’aujourd’hui) de -419 à -359 millions d’années sans qu’il n’y ait nécessairement corrélation avec les changements (importants) de température. Yves Roucaute, qui fait une énumération passionnante des événements qui ont précédé l’apparition des hominiens, en pointe la cause dans le véritable environnement de la Terre : les variations de l’inclinaison de son axe de rotation et de son orbite, les rayonnements et les éruptions solaires, la Lune, les météorites, les champs magnétiques, les plaques tectoniques…
Une première conclusion s’impose : si réchauffement il y a, avec élévation des gaz à effet de serre et de CO2, affirmer qu’il n’a jamais fait aussi chaud que cette année est tout simplement, factuellement, faux. Quant au CO2, outre que sa corrélation avec le réchauffement n’est pas avérée, sa part dans les gaz à effets de serre reste modeste, celle de l’humanité, infime, en présence des forces titanesques à l’oeuvre dans l’environnement de la planète.
L’Eyjafjallajökull – le volcan, pas le film d’Alexandre Coffre avec Dany Boon – a pendant sept mois en 2010 propulsé de 150 000 à 300 000 tonnes de CO2 dans les airs – par jour ! Excusez du peu ! – sans parler de la vapeur d’eau qui reste et de loin, faut-il le rappeler, le principal gaz à effet de serre. « La planète tue et pollue, voilà qui est avéré, l’humanité est innocente, voilà qui est prouvé, écrit Yves Roucaute, et si la planète appelle une action, ce n’est certes pas une génuflexion. »
Il en prend pour preuve les cyclones, annoncés de pire en pire par les obscurantistes qui osent tout (c’est même à ça qu’on les reconnaît), du jamais vu, comme Ida, qui fut finalement déclassée comme tempête tropicale et fit 10 victimes. Le vraiment pire des pires cyclones connus des 50 dernières années fut celui dont les vents de plus de 240 km/h dévastèrent Bhola au Bengladesh. Il fit 500.000 morts. C’était du 12 au 13 novembre 1970.
Il en va de même pour les tsunamis : l’un des pires fut le mégatsunami de la baie Lituya en Alaska. A la suite d’un glissement de terrain provoqué par un séisme, une vague d’environ 60 mètres de haut a détruit la végétation sur l’un des flancs jusqu’à 524 mètres de hauteur. C’était le 9 juillet 1958. Rien à voir, faut-il préciser, avec un dérèglement du climat d’origine anthropique.
Un serial killer
Et j’en passe, insiste Yves Roucaute, de ces tornades, tempêtes de neige ou de sable, avalanches et autres catastrophes naturelles dont sont victimes les humains depuis des millénaires et dont les chamanes du climat cherchent, par idéologie, à les rendre aujourd’hui eux-mêmes responsables. Or, s’il est un serial killer dans l’histoire de l’humanité, c’est cette Nature dont une vision romantique et anthropomorphique fait croire à l’harmonie et à l’innocence : elle a exterminé toutes les espèces – vingt-et-une – d’hominines qui nous ont précédés avant même qu’ils n’aient conçu la moindre usine.
« Les animistes verts sont en Occident et non en Afrique ou en Orient, écrit Yves Roucaute. Partout ailleurs, croissance rime avec espérance et l’envie de prospérité se conjugue avec la vie. Les obscurantistes verts qui dénoncent course à la croissance et société de consommation, révèlent leur point de vue : celui des ténèbres contre les lumières, de la mort contre la vie. » « Au fond, ajoute-t-il, le petit bonhomme vert est un être sans imagination qui voudrait des humains à sa mesure. Comme le chef stalinien d’hier. »
S’il y a une urgence, c’est de s’en rendre compte, car nous vivons dans une période interglaciaire et à l’horizon immédiat (2030-2040 ?) de l’humanité ce n’est pas un réchauffement mais une nouvelle période glaciaire que prédisent la NASA et la Royal Astronomical Society avec une baisse d’activité du Soleil (et le gel des principaux axes fluviaux). Puis, dans environ cinq cents millions d’année, le Soleil viendra à manquer d’hydrogène et le système solaire disparaîtra (pschitt ! final pour la Terre) avant qu’à un horizon plus lointain (4 milliards d’années à peine, moins que l’âge de la Terre) notre galaxie ne fusionne avec Andromède et disparaisse. C’est la suite possible du fascinant destin de la condition humaine qu’Yves Roucaute met en perspective.
L’Obscurantisme vert, La véritable histoire de la condition humaine, Yves Roucaute, 392 p, Les éditions du Cerf.
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(Cet article sur l’obscurantisme vert a été publié dans l’hebdomadaire satirique PAN n° 4054 du mercredi 21 septembre 2022.)
MERCI pour cette belle présentation d’un livre extraordinaire que tout le monde, oui tout le monde, devrait lire pour cesser de se focaliser sur les affirmations de ceux qui ont un intérêt dans des croyances leur rapportant des fortunes!!
Encore un livre que je dois ajouter à ma (longue) liste de livres à lire
Enfin une vision large du sujet qui donne des arguments allant à l’encontre de la pensée dominante.
Quel délice à lire !