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La Vivaldi, un foutoir. Comme si votre argent ne comptait pas !

La Vivaldi, un foutoir. Comme si votre argent ne comptait pas ! Posted on 18 mai 20243 Comments

A ceux qui s’interrogent sur ce que la N-VA vient chercher en Wallonie et la soupçonnent de moult turpitudes, Puinhopen van Vivaldi (dont cet article fait la recension de la version néerlandaise, mais qui est désormais disponible en français sous le titre Les débris de Vivaldi), le livre de Theo Francken et Sander Loones, répond de manière détaillée et argumentée. Ils font l’inventaire de tout ce qui d’emblée condamnait le gouvernement fédéral belge – qui comporte sept partis et autant de partitions et ne fait nullement honneur à la mémoire du virtuose et compositeur des Quatre Saisons – à l’échec patent et ruineux.

Aucune intention d’assainir les finances de la Belgique

Le gouvernement d’Alexander De Croo n’a jamais eu la moindre intention d’assainir les finances de la Belgique. Pour preuve, sa première décision fut d’augmenter le coût des cabinets ministériels de 25 pour cent : 20 ministres et secrétaires d’Etat prêtèrent serment, 830 cabinettards obtinrent un petit poste et le coût de l’attelage passa de 55 à 68 millions d’euros, question, commentent les auteurs, de faire comprendre aux citoyens que les membres de la coalition Vivaldi avaient pour priorité de se servir eux-mêmes. Que l’argent, le vôtre et celui qu’il n’avait pas et qu’il fallut donc emprunter, serait dépensé sans compter fut attesté par la deuxième décision du gouvernement, à savoir de nommer un responsable du budget non au niveau ministériel où il eût pu faire valoir ses objections à l’égard des dépenses inconsidérées, mais en tant que simple secrétaire d’Etat, le dernier en rang, qui plus est. Le budget, peut-on en inférer, n’a jamais fait l’objet du moindre égard de la part du Premier ministre.

En 2018, le dernier budget établi par le gouvernement fédéral belge dont faisait encore partie la N-VA affichait un déficit de 3,2 milliards d’euros, correspondant à 0,7% du PIB. C’était un exploit, car ce gouvernement avait hérité d’un déficit de 11,5 milliards d’euros du gouvernement présidé par le socialiste Di Rupo. En outre, pour la première fois en une décennie, la dette publique était repassée sous les 100% du PIB. Le tout, relèvent les auteurs, en réduisant les dépenses et les impôts et en augmentant le pouvoir d’achat. Qu’en reste-t-il ? A force d’accumuler les déficits, la Belgique est devenue, la Commission européenne en a attesté dans son rapport économique annuel de novembre 2023, le plus mauvais élève de l’Europe, à l’exception de la Slovaquie, à cette différence près que la dette publique de celle-ci n’est que de 56,5% contre 106% aux dernières nouvelles pour la Belgique.

La Belgique, dysfonctionnelle, dépense au-delà de ses moyens

Les rapports critiques s’entassent : Bureau fédéral du Plan, Conseil supérieur des finances, FMI, OCDE, Banque nationale, Cour des comptes, experts des divers rôles linguistiques, tous pointent le foutoir budgétaire du gouvernement De Croo pour ce qu’il est : insoutenable. Bloomberg l’a répété il y a quelques jours, le 9 mai : « La Belgique est entravée par un système politique en proie à des dysfonctionnements et dépense au-delà de ses moyens, ce qui la place sur la voie d’un endettement toujours plus important. » L’agence économique et financière qui fait référence prédit que, si rien ne change, la Belgique sera acculée aux pires déficits de l’Europe occidentale pendant des années.

Il ne faut pas s’étonner que l’on en soit arrivé là, poursuivent les auteurs : pour se faire nommer à son poste, le Premier ministre a tout cédé aux socialistes, en particulier la responsabilité de tous les départements sociaux et ceux où il y a le plus d’argent à dilapider. Les camarades, pareils à eux-mêmes, ont dépensé tant et plus ce qu’ils qualifient de « moyens publics », c.-à-d. l’argent du public, et ont bloqué toute velléité de réaliser des économies (par exemple la proposition de ne plus indexer le financement des partis). Jamais auparavant un gouvernement belge n’a prélevé autant d’argent sur l’activité économique. Le pourcentage en est estimé à 55%, un niveau se rapprochant de celui d’un régime communiste. A la question de savoir comment ils comptaient combler le gouffre budgétaire, les représentants du PS ont répondu sans ciller : « par de nouveaux impôts ». Quand on sait que les budgets de Bruxelles et de la Wallonie sont des fiascos et que leur endettement est mirobolant, on comprend mieux que le contribuable flamand s’inquiète. Tout contribuable ne le devrait-il pas ?

Puinhopen van Vivaldi (en français, Les débris de Vivaldi), Theo Francken et Sander Loones, 230 p, Doorbraak.

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(Cet article a paru dans l’hebdo satirique PAN n° 4140 du vendredi 17 mai 2024.)

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3 comments

  1. Ce qui est tout de même frappant, c’est que les agences de notation (de la dette publique) n’ont pas dégradé, ni la Wallonie, ni la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut également souligner que le « quoi qu’il en coûte' » (keynésien) se justifiait, d’une part lors de la crise covid19, et d’autre part, pour faire face au drame des inondations en Wallonie. Une augmentation de la pression fiscale est vraisemblablement à prévoir. Question limitation des dépenses, connaissez-vous un parti politique qui est très clairement en faveur de la disparition des dispensables (sauf à nous démontrer le contraire) provinces wallonnes ? Moi, non plus.

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