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Energie : Tout va changer ! Demain ? (3)

Energie : Tout va changer ! Demain ? (3) Posted on 21 août 2021Leave a comment

Des fanatiques de l’écologie politique, vous en trouvez désormais dans tous les partis politiques, dans toutes les sphères de la société, et, pour paraphraser Michel Audiard, c’est même à ça qu’on les reconnaît, ils ne se contentent pas d’attribuer, sans aucun fondement scientifique, des phénomènes météorologiques exceptionnels, les inondations par exemple, au changement climatique, mais ils lui attribuent aussi des événements qui ne sont nullement d’ordre météorologique mais d’un tout autre ordre, comme la crise sanitaire du coronavirus.

Nous terminons ici l’analyse de quelques constats posés par Samuel Furfari dans l’anthologie de ses articles dans différents médias en 2020 publiée sous le titre Energie, tout va changer demain ?.

On aurait pu croire que la pandémie de Covid-19 aurait signifié la fin de l’exaltation écologiste, elle n’a fait que l’amplifier ; qu’elle eût provoqué la suspension du Pacte vert de l’UE, faute de moyens, elle aura contribué à le financer et de quelle façon !

Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise, dit-on ! Les écologistes se sont empressés de récupérer la crise sanitaire. Ce faisant, ils se sont encore un peu plus découverts que lorsqu’ils s’en tenaient à des considérations météorologiques. Nicolas Hulot (l’ancien ministre français de l’Environnement, l’homme aux neuf véhicules à moteur – Challenges, 17.12.2017) proclama sur BFM qu’il fallait voir dans la crise du coronavirus un ultimatum de la nature, dévoilant ainsi le caractère religieux de ses croyances. En effet, comment éviterait-on de faire le parallèle avec celles de nos ancêtres qui interprétaient la survenance d’une catastrophe comme la conséquence d’une malédiction divine ?

D’autres, il est vrai, se montrèrent plus pragmatiques, soucieux peut-être d’assurer leurs propres sources stipendiaires, comme ce climatologue français qui regretta que la crise sanitaire coûterait deux années de lutte contre le changement climatique ou comme son confrère belge qui envoya un tweet à la Première ministre et au vice-Premier ministre belges de l’époque pour les inciter à taxer, encore plus qu’ils ne le sont déjà, les carburants sous prétexte que ces derniers étaient devenus moins cher et qu’une augmentation des taxes serait indolore, car bien sûr les prix des carburants ne remonteraient pas par la suite…

Face à la crise sanitaire, doublée d’un blocage de l’activité économique, fini les gaspillages verts, l’abandon des centrales nucléaires en bon état de fonctionnement, la création de parcs d’éoliennes et de panneaux solaires, les véhicules électriques, l’utopie hydrogène ? Que nenni ! Le délire redoubla. Alors que quatre millions de personnes mourraient du coronavirus, les écologistes n’en démordirent pas, la « crise climatique » était bien pire encore. Il y avait urgence à la contenir et la crise sanitaire constituait, à cet égard, « une opportunité ».

« Nous disposons d’une rare et courte fenêtre d’opportunité pour reconstruire notre monde en mieux », déclara Antonio Gutteres, le Secrétaire général de l’ONU, en phase avec The Great Reset (la grande réinitialisation), la proposition du World Economic Forum de Davos de planification économique pour reconstruire l’économie de manière durable après la pandémie.

Une nouvelle métaphore

Après qu’au XIXe siècle Dieu fut déclaré mort et au XXe fut établi le constat de faillite avérée du communisme, lui qui fascina de si grands esprits pendant si longtemps (rappelez-vous Sartre et son « tout anticommuniste est un chien », mais il ne fut certes pas le seul à être aveugle), « l’Europe » se mit en quête d’une « nouvelle métaphore ». C’est ce que recommandait explicitement un rapport intitulé « Les religions face à la science et à la technologies, églises et éthiques après Prométhée » qui fut remis au président de la Commission européenne de l’époque, Jacques Delors, en 1991.

Ce rapport, mentionné par Samuel Furfari dans Energie, tout va changer demain ?, concluait à la nécessité d’une « mutation culturelle » et d’un « réenchantement ». La « nouvelle métaphore », ce fut donc le développement durable et la quasi divinisation de la Nature. Que l’auteur de ce rapport fut un ancien ecclésiastique et théologien de formation, un remarquable intellectuel au demeurant, en explique peut-être la dimension profondément spirituelle.

Le reste du monde qui lui n’avait pas besoin de nouvelle métaphore a poursuivi sa quête de progrès et de développement tout court. A juste titre, semble-t-il, Samuel Furfari indique que soit l’Europe rejoint le reste du monde sur la voie qu’elle lui avait elle-même montrée, soit l’Europe poursuit sa dérive idéologique et régresse par rapport au reste du monde. N’est-ce pas clairement l’objectif des écologistes, anti-productivistes et anti-capitalistes ? Il n’est donc nullement étonnant qu’écologistes et communistes marchent côte à côte « pour le climat ». Greta ne disait pas autre chose !

La fin de la démocratie

Afin d’établir la légitimité de ses fantaisies politiques, la Commission européenne – et la majorité démocrate-chrétienne, socialiste et écologiste du Parlement européen lui emboîte le pas – la qualifie désormais à tour de bras de « juste ». « Le terme, remarque Samuel Furfari, n’a rien à voir ici avec la justice comme on l’entend au sens courant. Ce mot relève ici de la morale et non du droit et est donc une notion subjective. » Qui décidera de ce qui est juste, en ce qui concerne la 5G, l’usage de la voiture par une personne âgée, un déplacement en milieu rural ?

« L’écologisme est une idéologie punitive et mensongère », écrit Samuel Furfari. Son projet dépasse de loin la protection de l’environnement, il est de transformer le monde. « Il vise l’arrêt, ajoute-t-il, non seulement de la croissance économique, mais plus largement la fin du système économique et social occidental basé sur l’économie de marché, celui-là même qui nous a permis de vivre bien plus longtemps et bien mieux que tous ceux qui nous ont précédés. »

Cité par Samuel Furfari, Cohn-Bendit lui-même, l’ancien Dany le Rouge de Mai 68 et Dany le Vert au Parlement européen jusqu’en 2014, converti à l’économie de marché et au libéralisme libertaire, a averti que la décroissance à laquelle les écologistes de tous bords aspirent (car c’est le seul moyen de mettre en oeuvre leur sacro-saint principe de neutralité climatique) comportait le péril d’une crise majeure avec des taux de chômage et de pauvreté records, la perspective d’un bouleversement de notre mode de vie, voire une remise en cause de nos possibilités mêmes d’existence.

« Est-ce que l’on veut sauver le climat en tuant les gens ? » s’interroge-t-il et il écrit par ailleurs : « Une tyrannie, c’est une tyrannie. « Tyrannie bienveillante », c’est un oxymore. […] Si vous vous convainquez que, pour sauver la planète, il faut sacrifier la démocratie, il y a toutes les chances que vous ne sauviez ni l’une ni l’autre. »

Retrouvez la première et la deuxième partie de cet article en suivant les liens : Energie 1Energie 2. Le dernier livre en date de Samuel Furfari est Ecologisme : Assaut contre la société occidentale, aux VA Editions.

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Lisez ou offrez l’essai On vous trompe énormément : L’écologie politique est une mystification que Palingénésie a publié en avril 2020, en le commandant en version papier ou au format kindle sur Amazon.fr en suivant ce lien.

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(L’article ci-dessus a initialement été publié dans l’hebdomadaire satirique PAN n° 3996 du vendredi 13 août 2021.)

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