Si, comme le dénonce Fabien Bouglé dans Éoliennes – La face noire de la transition écologique, leur conception requiert des matières toxiques, si elles ne servent pas à diminuer les émissions de CO2 (exemple de l’Allemagne à l’appui), si elles peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des humains et sur la faune en général et si elles rencontrent une réelle opposition du public (et creusent un fossé entre populations rurales qui en subissent tous les inconvénients et urbaines qui n’en subissent aucun), quelles sont les raisons de la multiplication des éoliennes qui nous gâchent les paysages des campagnes, des forêts et des littoraux ?
La manne du capitalisme vert
D’après l’auteur de cet essai, la raison principale de cette multiplication réside dans « la manne gigantesque du capitalisme vert », les bénéfices énormes que les industriels du vent – et pas uniquement eux – en retirent grâce aux subventions accordées par le gouvernement et financées par les consommateurs et les contribuables, subventions qui sont censées compenser la différence entre le prix du marché SPOT (entre environ 35 € et 45 € le mégawattheure) et le prix réglementé auquel l’Etat s’engage vis-à-vis des producteurs à racheter l’énergie produite par les éoliennes, un prix qui peut atteindre le double voire un multiple du prix du marché.
Fabien Bouglé détaille ces différents mécanismes et il analyse quelques autres aspects lucratifs qui aboutissent à ce que les campagnes et les mers s’industrialisent, à ce qu’une industrie éolienne polluante et subventionnée dirigée par des « financiers sans âme et sans humanité » remplace des activités économiques locales et artisanales, telles que l’agriculture, la pêche et le tourisme, au nom d’une politique idéologique, dogmatique, irresponsable et ruineuse.
L’instrumentalisation de la peur
L’auteur met aussi en avant l’instrumentalisation de la peur par un marketing et une communication alarmiste des protagonistes de l’environnementalisme et de la presse auprès du grand public et dénonce les liaisons problématiques entre les lobbyistes, les ONG et le monde politique.
Qu’un lobby de promotion de l’industrie éolienne, constitué en tant qu’association de droit allemand (or, l’Allemagne est une partie plus qu’intéressée sur le plan industriel, on l’a constaté dans l’article précédent), soit financé et abrité par le gouvernement français, est de nature à interpeller, de même que les liens entre un parti écologiste et l’écolo-business et les partenariats financiers entre ce dernier et des ONG environnementales à l’avant-plan de l’agit-prop dans ce domaine.
L’une des ONG en question est d’ailleurs directement investie dans le secteur éolien, au travers de sa filiale « Energie », et l’autre s’y montre favorable, malgré que son objet soit de protéger la nature et le monde animal, pourtant fort mis à mal par la mise en oeuvre des éoliennes. L’on vous renvoie à ce sujet au livre de Fabien Bouglé qui y expose tout cela avec moult détails et références et conclut : « Les ONG et associations écologistes ont, dans le domaine éolien, perdu leur âme et leur légitimité. »
Corruption et criminalité
Il y a pire. Les énergies renouvelables subventionnées par le public offrent de si juteuses perspectives qu’elles suscitent la corruption entre des industriels et des politiciens qui octroient les autorisations d’exploitation et touchent éventuellement des redevances quand les terrains d’installation des éoliennes leur appartiennent ou à leurs proches et qu’elles entraînent des pratiques carrément mafieuses à l’échelle internationale.
Fabien Bouglé cite à ce sujet un rapport de 2014 du Service central de prévention de la corruption, qui fut créé par une loi de 1993, à l’initiative de Pierre Bérégovoy, à l’époque Premier ministre de la République française. Ce rapport attirait l’attention des pouvoirs publics sur l’ampleur des prises illégales d’intérêt de la part d’élus dans le secteur de l’énergie éolienne et mettait en garde contre les risques de corruption et d’implication de la criminalité organisée, « phénomène déjà constaté dans certains pays européens ».
Dans ce dossier fouillé sur les éoliennes, fruit de dix années de recherche et de lutte de la part de ce donneur d’alerte et élu français, il n’y a pas que « les ONG et les associations écologistes qui perdent leur âme et leur légitimité », c’est le bien-fondé même de toute la transition écologique (au coeur de laquelle se trouvent les éoliennes) dont la crédibilité est remise en question.
Eoliennes – La face noire de la transition écologique, Fabien Bouglé, 240 pages, Editions du Rocher.
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