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Fiasco énergétique – Le gaspillage écologiste des ressources (Corentin de Salle et David Clarinval)

Fiasco énergétique – Le gaspillage écologiste des ressources (Corentin de Salle et David Clarinval) Posted on 10 juillet 20141 Comment

Paraphrasant l’homme politique athénien Périclès auquel l’on prête la déclaration suivant laquelle « Si vous ne vous occupez pas à la politique, c’est la politique qui s’occupera de vous », l’on pourrait écrire que si vous ne vous intéressez pas à l’écologisme, ce dernier s’occupe par contre beaucoup de vous, à cette différence que la politique est un art et l’écologisme, une idéologie et que lorsqu’elles se rencontrent elles se transforment vite l’une en un métier et l’autre en un instrument totalitaire pour le plus grand profit de quelques privilégiés.

Si vous ne jetez pas n’importe quoi n’importe où et si, d’une manière générale, vous ne dilapidez pas vos ressources, vous pourriez ne prêter qu’un oeil distrait et plutôt consentant aux mesures diverses prises au nom de l’écologie et vous étonner des hausses de votre facture d’électricité et de gaz sans trop approfondir. Corentin de Salle et David Clarinval expliquent dans le Fiasco énergétique – Le Gaspillage écologiste des ressources pourquoi vous auriez tort de ne pas vous y intéresser de plus près.

Le fiasco énergétique, écrivent les auteurs, dénote l’échec du paradigme idéologique dominant dans l’Union européenne, à savoir le développement durable. Cette dérive idéologique comporte des conséquences dramatiques sur le plan social (la facture énergétique n’a cessé d’augmenter pour les ménages et pour les entreprises et elle continuera d’augmenter, obligeant l’industrie lourde grande consommatrice d’énergie à se délocaliser), sur le plan de l’environnement (d’anciennes technologies hautement polluantes sont réutilisées pour assurer l’approvisionnement énergétique et éviter les ruptures) et sur le plan économique (l’explosion de la bulle de l’énergie verte largement subsidiée par les Etats jusqu’à l’apparition de la crise financière a entraîné de nombreuses faillites et des pertes d’emplois par dizaines de milliers).

L’on est confronté à un double paradoxe énergétique: 1) jamais l’électricité n’a été aussi chère pour ses utilisateurs (ménages et entreprises) alors que le coût de production en a été réduit; 2) jamais l’Europe ne s’est dotée d’une telle capacité de production alors que depuis longtemps la garantie de fourniture n’en a été aussi menacée! A cet égard, l’Allemagne constitue un exemple de choix d’une énergie plus chère, plus sale et moins fiable.

Est-ce la faute à la libéralisation? Ceux qui tiennent pour pervers tout concept dont l’étymologie remonte au mot libéral ne se priveront pas de le faire accroire. Aussi convient-il de préciser ce que l’on entend par libéralisation. En l’espèce, dans le secteur de l’énergie, elle résulte d’une directive de l’Union européenne qui imposa la séparation des activités de production, de fourniture, de transport et de distribution. Comme les prix de gros n’ont cessé de baisser et la facture de consommation n’a cessé d’augmenter, il faut bien admettre que c’est ailleurs dans la filière que le bât blesse. Or, en Belgique, où les prix de l’énergie ont le plus augmenté pour les consommateurs par rapport au reste de l’Union, il se fait que deux des quatre acteurs du marché énergétique prétendument libéralisé sont contrôlés par les pouvoirs publics! Cherchez l’erreur!

Les auteurs démontrent, à partir de nombreuses références et de chiffres précis, que le « marché » de l’énergie n’en est pas un en Belgique, qu’il est encore moins un marché libéralisé, et qu’en vérité, deux tiers de la facture énergétique servent à alimenter les caisses des communes, des régions et de l’Etat, capteurs de rente dont, comme l’avait fait remarquer l’économiste Henri Lepage, il faut bien se garder d’une conception naïve et angélique! Via le mécanisme des certificats verts, des subsides et des primes et une fiscalité protéiforme (contributions vertes, surcharges régionales et fédérales, TVA, obligations de service public), l’Etat et les pouvoirs publics font financer par les consommateurs une politique énergétique désastreuse aux racines profondément idéologiques et les soumettent à des prélèvements déguisés qui se rajoutent à une fiscalité officielle déjà parmi les plus lourdes de la planète. Sauf revirement drastique en matière de politique énergétique, la facture qui a déjà enchéri de 54% de 2006 à 2013, augmentera encore de 40% d’ici à 2030.

Dès le moment où l’on considère que l’Etat et les multiples autorités publiques s’approprient les deux tiers de la facture énergétique et sont les principaux bénéficiaires des hausses des prix de l’énergie (une situation que les auteurs mettent en parallèle avec le paiement des primes de chômage qui s’effectue en Belgique au travers des organisations syndicales subsidiées à cet effet par l’Etat), il convient de s’interroger, comme le font d’ailleurs Corentin de Salle et David Clarinval dans le Fiasco énergétique, si le système ne sert pas en fait la volonté inavouée des plus retors au développement économique de saboter la production afin d’appauvrir la société et d’en édifier une nouvelle, égalitariste, s’appuyant sur la décroissance.

Cette question essentielle figure en filigrane de l’analyse que font les deux auteurs du cas wallon et des conséquences inattendues de l’interventionnisme économique qui y sévit ainsi que des pulsions anti-démocratiques qui sous-tendent la politique du (soi-disant) développement (soi-disant) durable. Les deux parties que Corentin de Salle et David Clarinval consacrent à cette analyse dans le Fiasco énergétique – Le gaspillage écologiste des ressources mériteraient une recension séparée tant leur exposé est étayé de témoignages et d’arguments destinés à enrichir une réflexion sur l’empreinte idéologique et la corruption systémique dont souffre notre société en Wallonie, en Belgique et dans l’Union européenne.

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