L’élection de Donald J. Trump à la présidence des Etats-Unis marque une défaite idéologique majeure pour l’Europe actuelle. En effet, Trump a annoncé sans ambiguité son rejet de la plupart des grands dogmes idéologiques qui fondent aujourd’hui la politique européenne (celle de l’Union européenne comme celle des Etats membres). Relevons-en trois : l’immigrationnisme, l’environnementalisme et le désinvestissement militaire.
Immigrationnisme
L’idée qu’un pays peut survivre, dans ses structures fondamentales, à l’irruption massive en son sein de personnes qui portent une culture, certes respectable, mais radicalement distincte, est non seulement fausse, mais absurde. C’est pourtant le dogme qui porte depuis trente ans la politique d’immigration des Européens. Il existe des alternatives à l’anarchie que nous connaissons. Ainsi de la politique australienne. En Australie, le « migrant » qui gagne les côtes du pays sans y être invité n’obtient jamais le droit d’y résider et se fait aussitôt éloigner. Résultat : plus aucun migrant ne se noie au large des côtes australiennes, car le jeu n’en vaut plus la chandelle, dans le même temps que des enfants, des femmes et des hommes continuent à périr en Méditerranée. En Europe, comme aux Etats-Unis jusques et y compris sous Obama, la politique d’immigration aura consisté à adopter des règles et conditions qui ne sont pas respectées, puisqu’en dernière analyse ce sont les migrants eux-mêmes qui décident de leur présence sur le sol européen — ou américain — avec une probabilité infime d’en être éloigné. « Il n’y a pas de pays sans frontière » était l’un des slogans de campagne de M. Trump. C’est également une vérité. Les politiques européens, d’Europe de l’Ouest en particulier, devront retrouver le chemin de cette vérité d’évidence, s’ils ne veulent pas s’aliéner leurs propres populations.
Environnementalisme
Les victoires de Trump et des Républicains au Congrès signalent également la fin de l’environnementalisme mondialisé tel que nous le connaissons. Par environnementalisme mondialisé, j’entends cet écheveau complexe d’institutions — telles que le GIEC, l’UNFCCC — et de conventions — telles que l’accord né de la COP21 — qui d’une part inspirent des normes toujours plus nombreuses et contraignantes aux économies de l’Occident et qui d’autre part obligent l’Occident à financer des projets « renouvelables » pour des montants exorbitants dans le reste du monde. Le futur président Trump a annoncé son intention de priver de ressources financières le mécanisme onusien qui domine la scène environnementale (l’UNFCCC, ou convention-cadre sur le changement climatique), et tout indique qu’il le fera, avec le soutien enthousiaste de sa nouvelle majorité parlementaire. Partant de là, les Européens peuvent continuer l’environnementalisme pour ce qui les concerne. Ce qui creusera toujours davantage leur retard économique à l’égard du reste du monde, sans effet notable sur l’environnement, avec toujours plus de délocalisations (notamment les secteurs de la chimie et de l’automobile). Bien sûr, cette persévérance idéologique n’est pas tenable et si la génération de politiques actuellement au pouvoir n’en prend pas la mesure, il y a fort à parier qu’elle se fera, à son tour, balayer par des mouvements « populistes », ou pire. Car, l’histoire nous a montré que la droite extrême, en Europe, est autrement plus nuisible que son équivalent américain, qui n’a jamais accédé au pouvoir, même dans les années trente.
Désinvestissement militaire
Le troisième dogme qui ne pourra pas ne pas être remis en question est militaire. Après la chute de l’Union soviétique, les responsables politiques européens se sont dépêchés de récolter ce que l’on appelait les « dividendes de la paix », c’est-à-dire la possibilité de diminuer les dépenses de défense au profit d’autres dépenses publiques, vu l’estompement de la menace russe. Toutefois l’histoire ne s’est pas arrêtée, les menaces se sont diversifiées, et pour avoir changé de nature et de visage, elles n’en sont pas moins redoutables. Trump a dit son intention d’exiger des Européens qu’ils payent leur juste part dans les dépenses militaires de l’OTAN. Ce qui n’est que justice et les Européens n’auront pas le choix, car sans l’OTAN, leur faiblesse les condamne à n’être que le jouet dérisoire de puissances telles que la Russie. Là encore, gageons qu’une nouvelle génération de responsables prendra rapidement la mesure du défi.
Immigrationisme, environnementalisme, désinvestissement militaire : voici trois dogmes européens dont l’élection de Trump marque l’échec irrémédiable. Une nouvelle page de l’histoire de l’Occident va s’écrire. Tâchons d’en être les acteurs, et non les spectateurs.
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L’auteur de cet article, Drieu Godefridi, est juriste et Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne). Il a notamment publié Le GIEC est mort – Vive la science! et La trahison des clercs – Lettre à un combattant de l’islam.
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