Vertrouwen in verkiezingen d’Ivan De Vadder fait suite à son Wanhoop in de wetstraat de 2022 à propos du fossé entre le politique et le citoyen (« kloof met de burger »), un concept lancé en 1991 dans le premier manifeste citoyen de l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt à son époque la plus éclairée. Bien que son précédent essai ait reçu un accueil favorable (notamment dans cette chronique), explique le journaliste de la VRT (la chaîne de radio-télédiffusion publique flamande), il lui fut reproché son côté négatif. Est-il négatif d’être réaliste et factuel ? Toujours est-il qu’il a eu à dessein de donner une note plus optimiste à ce nouvel essai.
Le fossé entre le politique et le citoyen
La situation s’est-elle améliorée pour autant ? Non. Peut-être a-t-elle même continué à se dégrader. Le fossé entre le politique et le citoyen n’a pas été comblé. En attestent des études sur la satisfaction à l’égard de la démocratie, la confiance dans le politique et la participation effective aux élections. Les progrès accomplis dans le processus sont cependant énormes. En 1830, seul un pour cent de la population était appelé à voter en Belgique. Ce n’est qu’en 1919 que le droit de vote est généralisé à l’ensemble de la population masculine en âge de voter (soit 23% de la population) et en 1948 que ce droit est étendu à la moitié féminine de la population, les personnes autorisées à voter représentant 59% du total. Depuis le début de ce siècle, c’en sont les trois quarts. Cette année, avec l’abaissement de l’âge de vote pour les élections européennes, 880.000 Belges prendront pour la première fois part à des élections. Il est indispensable qu’ils soient informés de ce que cela implique et des enjeux.
Pourtant, la démocratie est en crise. Chacun en est conscient, De Vadder, dont c’est depuis plusieurs décennies le métier d’analyser l’actualité politique, en premier. Les électeurs ont de moins en moins confiance dans le système politique, les politiciens censés les représenter et la manière dont ceux-ci conçoivent leur mission et s’en acquittent pour répondre aux questions de société. S’il n’est pas à exclure d’emblée que le citoyen fait partie du problème autant peut-être que de la solution, il est, par contre, flagrant qu’une partie du monde politique manque à ses devoirs. En Belgique, des élus ont quitté le parlement pour occuper des fonctions dans des cabinets ministériels, sous prétexte qu’ils y seraient plus influents, ou pour se faire nommer à la tête d’autres institutions. D’autres ambitionnent ouvertement des mandats à l’échelon local, d’autres encore exercent leur mandat à titre de hobby ou ont tourné le dos à la politique pour vaquer à d’autres occupations.
Crise de la démocratie
Un autre symptôme de la panne démocratique réside dans le nombre de membres du gouvernement fédéral belge qui ne font même pas partie du parlement. Il n’y a pas d’obligation constitutionnelle à cet égard, mais en Belgique les gouvernements parlementaires ont été de tradition constante. Pour les électeurs, il paraît clair, estime De Vadder, que les élus n’ont plus confiance dans le système. Du coup, l’espoir d’un changement se tourne vers les partis aux extrémités de l’offre politique, lesquels peuvent se contenter de bonimenter sous forme de slogans. Et, ajoute-t-il, ce ne sont pas leurs têtes de proue qui attirent les personnes en quête de changement, mais les partis eux-mêmes, d’extrême gauche et d’extrême droite.
Cette crise de la démocratie n’est pas propre à la Belgique. Dans son indice qui procède à quantifier l’état de la démocratie à partir de cinq catégories (fonctionnement du gouvernement, libertés civiles, processus électoral et pluralisme, participation politique, culture politique), l’Economist Intelligence Unit indique que si sur les 167 pays analysés 74 disposaient de régimes peu ou prou démocratiques en 2023, seuls 24 étaient de pleines démocraties (note supérieure à 8 sur 10) et 50, des démocraties « imparfaites », parmi lesquelles la Belgique, qui se classe 36e au total avec un score global de 7,64, plombé par un 5 pour la participation politique. La Belgique est certes en bonne compagnie dans sa catégorie (Etats-Unis, républiques baltes, Malte, Chypre, Portugal, Pologne, Hongrie, Inde, etc.) mais il reste du chemin à parcourir avant de rejoindre la France, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas, sans parler des pays scandinaves, dans la catégorie supérieure. Allez voter !
Vertrouwen in verkiezingen, Ivan De Vadder, 206 p, Ertsberg.
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(Cet article a paru dans l’hebdo satirique PAN n° 4134 du vendredi 5 avril 2024.)
« La démocratie est la dictature de l’ignorance », disait Platon il y a presque 2.500 ans et j’observe chaque jour plus qu’il avait drôlement raison: l’enseignement n’enseigne guère, les citoyens manquent de curiosité, d’intérêt pour leur pays…. On avale n’importe quoi, ce n’importe quoi est répété dans tous les médias et l’esprit critique, le désir de construire l’avenir?????
La démocratie est le moins mauvais des systèmes et non pas le meilleur… de W. Churchill, si je ne m’abuse !
En Belgique, personnellement je ressens un manque de contrôle des dépenses publiques avec de plus une « lasagne » institutionnelle. Une Cour des comptes avec pouvoir d’action apporterait une plus-value à la situation actuelle. Elle n’est que consultative à l’heure actuelle !
Les partis de la droite radicale – patriotes, souverainistes, anti-mondialisme, anti-Empire européen (anti UvDL), anti-capitalisme international, pro-gilets jaunes et déshérités, anti-Micron (en France), anti-immigration, anti-« cancel culture », anti-wokisme (le mécanisme dominateur et sournois de la destruction de la civilisation occidentale de source chrétienne et gréco-romaine), anti-lgbtisme, anti-genrisme, anti-victimisation généralisée – montrent la voie de la lucidité et de l’intelligence. Visionnaires, chevaleresques, ils seront reconnus dans le futur comme les « sauveurs » des valeurs de l’esprit et de l' »âme » profonde de tous les peuples issus de la grande civilisation celtique (occultée, méprisée, soit-disant dangereuse et presque « barbare »).