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« Greta a tué Einstein » : How did you dare ?

« Greta a tué Einstein » : How did you dare ? Posted on 27 mars 20211 Comment

Dans son numéro du 23 décembre 2019, le magazine Time avait élu Greta Thunberg person of the year pour avoir été l’emblème de « la puissance de la jeunesse ». Son militantisme écologiste lui valut de recevoir plusieurs prix et distinctions, d’être classée par Time parmi les 100 personnes les plus influentes et par Forbes parmi les 100 femmes les plus puissantes de l’année 2019 et d’être nominée à trois reprises (2019-2020-2021) pour le prix Nobel de la paix.

Elle s’est adressée et a fait la leçon aux dirigeants de ce bas monde. Qu’a-t-elle accompli à son jeune âge pour mériter autant d’égards ?

Elle a réussi, explique Jean-Paul Oury dans Greta a tué Einstein, à mobiliser les jeunes générations, leurs parents et l’opinion publique en général autour des leitmotivs malthusiens du Club de Rome et s’est inscrite dans une vision apocalyptique du devenir de l’humanité et dans un courant idéologique de remise en cause de la science, de l’innovation et du progrès et de la civilisation occidentale qui en est issue, la nôtre.

Alertes et biais idéologiques se multiplient dans des domaines qui touchent aux piliers mêmes de notre civilisation, l’industrie humaine d’une manière générale et l’existence même de la population terrestre si l’on s’en tient aux discours sur le réchauffement climatique ; l’alimentation, l’énergie et la santé si l’on intègre ceux sur l’agrochimie, les énergies fossiles, le nucléaire, les biotechnologies, les ondes, avec à chaque fois cette particularité qu’il nous est difficile de vérifier la vérité des assertions à leur sujet et donc facile de nous faire peur.

L’agit-prop écologiste

Docteur en histoire des sciences et des technologies, Jean-Paul Oury cite des exemples d’agit-prop écologiste et en décrit la trame accoutumée. Il prend notamment le cas des OGM : comment la biotechnologie végétale est-elle passée du statut d’innovation obscure et marginale qui n’intéressait à vrai dire pas grand monde à celui de catastrophe imminente ?

Il a suffi dans les années 1990 d’une « Une » de Libération, « Alerte au soja fou », rappelant la crise de la vache folle, une vraie crise sanitaire quant à elle, toutefois sans aucun rapport avec le soja transgénique, lequel n’avait causé aucun accident, aucun drame, encore moins une catastrophe, mais fit par contre l’objet d’une manifestation à grand spectacle de Greenpeace à l’arrivée d’une cargaison en provenance des Etats-Unis dans le port d’Anvers.

Le journaliste responsable de ce coup d’éclat s’est par la suite repenti en publiant un ouvrage sur la question. Il n’est ni le premier, ni le dernier à faire acte de repentance dans l’histoire de l’écologisme.

Quoi qu’il en soit, le mal était fait, impossible de revenir en arrière. La diabolisation des OGM se poursuivrait avec d’autres mises en scène, comme de ces faucheurs sauvages, les uns écologistes en combinaisons intégrales tout affairés à faire croire à un prétendu danger, les autres paysans en bras de chemises, animés par des mobiles différents, peu désireux quant à eux de subir la concurrence de semences importées d’Amérique.

Entretemps, fait remarquer Jean-Paul Oury, s’appuyant sur un rapport de l’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), les biotechnologies vertes ont connu le taux d’adoption le plus rapide de l’histoire des semences agricoles et sont en voie d’adoption mondiale. De fait, les modifications génétiques offrent de nouvelles perspectives à l’agriculture, la résistance aux insectes et l’enrichissement en composants nutritifs par exemple, et un consensus scientifique existe, sur base de milliers d’études et de décennies d’observations, selon lequel ces modifications ne sont pas nocives.

Le principe de précaution

Comment se fait-il que de nombreux pays, en particulier en Europe (France, Autriche, Hongrie…), y soient réfractaires ? On ne peut qu’y voir l’effet d’une instrumentalisation absolutiste du principe de précaution qui inverse la charge de la preuve et instaure le risque zéro (une aberration d’un point de vue scientifique puisque l’absence totale de risque n’existe pas, le risque correspondant à une notion complexe de probabilité de survenance d’un aléa).

Le principe de précaution, ce bâton de sorcier qui confère du pouvoir à ceux qui le brandissent, permet ainsi aux anti-productivistes de bloquer tout progrès sous prétexte qu’il aiderait l’humanité à croître et serait donc nuisible à la Nature sacrée que, dans leur enfermement idéologique, ils prétendent eux seuls représenter.

N’est-il pas révélateur à cet égard qu’invoqué à l’envi quand il s’agit des technologies qui touchent aux gènes, à l’atome, aux molécules ou aux ondes, le principe de précaution ne l’est par contre pas quand il s’agit de « bio », d’énergies renouvelables, de véhicules électriques, de médecine naturelle, de l’hydrogène ?

Le vrai danger, relève Jean-Paul Oury, se situe là où les politiques s’emparent de ces questions car leur priorité n’est pas d’établir la vérité mais de conquérir le pouvoir et l’heuristique de la peur chère au philosophe allemand Hans Jonas (de la pensée duquel l’écologisme s’inspire) y aide grandement, la pandémie de Covid-19 en a fourni un nouvel exemple.

Et, si la pandémie a démontré que plus de connaissances scientifiques et plus de progrès techniques sont souhaitables et nécessaires pour combattre les fléaux naturels auxquels l’humanité est exposée, que science et progrès participent à la préservation et au développement de l’humanité, Greta et les anti-productivistes de tous crins en ont quant à eux profité pour établir un lien entre la pandémie et le climat, resservir leurs rengaines sur les failles économiques, sociales et environnementales du « système » et prôner la décroissance… Fallait-il encore une preuve du caractère idéologique de leur combat, ils l’ont apportée.

Greta a tué Einstein, La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme, Jean-Paul Oury, VA Editions, 186 pages.

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D’écologisme, il est bien sûr question dans l’essai On vous trompe énormément : L’écologie politique est une mystification que Palingénésie a publié en avril 2020. Offrez le livre en version papier ou au format kindle en le commandant sur Amazon.fr en suivant ce lien.

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(L’article ci-dessus a initialement été publié dans l’hebdomadaire satirique PAN n° 3975 du vendredi 19 mars 2021.)

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1 commentaire

  1. Merci pour cette belle présentation d’un livre à lire absolument! Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, il y a aussi « Les écolos nous mentent » de Jean de Kervasdoué.

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