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La Belgique en quête d’énergie

La Belgique en quête d’énergie Posted on 20 mars 2021Laisser un commentaire

Un vent favorable a permis à Palingénésie de prendre connaissance d’un article dont l’un des principaux journaux belges auquel il avait été soumis s’est tout simplement refusé à se faire l’écho. L’article, sur la production d’énergie en Belgique, paraîtra incessamment dans une revue scientifique.

Il y est question de la fermeture des centrales nucléaires de Tihange et de Doel et en sont les auteurs cinq professeurs d’université, A. Berger, E. Mund (UCLouvain), S. Furfari, P. Kunsch, Ch. Leclercq‐Willain (ULBruxelles) ainsi que les ingénieurs J. Marlot et G. Van Goethem, tous deux membres de l’association citoyenne 100TWh. Pour ceux qui l’ignoreraient, le climatologue André Berger est l’un des pionniers mondiaux de l’étude multidisciplinaire de la dynamique et de l’histoire du climat. Les autres signataires sont des spécialistes des questions d’énergie.

Capacité et production

L’article de ces scientifiques belges reconnus expose qu’en 2019, la Belgique a produit 89,85 TWh d’électricité. Elle l’a fait à partir de l’énergie nucléaire pour 41,78 TWh (46,5% du total), du gaz pour 26,87 TWh (29,9%), des énergies renouvelables intermittentes non pilotables (l’éolien pour 9,16 TWh, soit 10,2%, et le solaire photovoltaïque pour 3,77 TWh, soit 4,2%), de la biomasse pour 7,19 TWh (8%) et de l’hydraulique pour 1,08TWh (1,2%).

Rien qu’à l’énoncé de ces chiffres, il paraît donc clair à un esprit ouvert et raisonnable que l’on ne pourra évidemment pas remplacer, a fortiori à si court terme et sur un claquement de doigts, avec de surcroît des majorités différentes au niveau fédéral et en Flandre, les 46,5% d’électricité produite à partir de nos centrales nucléaires dans l’hypothèse où elles cessaient de fonctionner en 2025. Même en submergeant la Belgique d’éoliennes et de panneaux solaires, l’on n’y arriverait pas.

En outre, la sécurité d’approvisionnement ne serait jamais garantie. En effet, la capacité installée d’éoliennes est de 3,83 GW (15,7% du total de 24,340 GW) et celle du photovoltaïque de 4,82 GW (19,8%). Vu leur niveau de production, cela représente un fonctionnement de respectivement 6,6 heures par jour (9160GWh/3,83GW/365jours = h/j) et de 2,1 h/j (3770/4,82/365) en moyenne. En ce qui concerne les centrales nucléaires, leurs 5,94 GW de puissance (24,4% de la capacité totale) produisent 41,78 TWh, cela représente 19,3 h/j (41780GWh/5,94GW/365jours) de fonctionnement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les 15% de l’éolien dans la capacité totale installée ne génèrent que 10% de la production totale d’électricité et pour le solaire c’est pire, 20% de la capacité installée totale ne produisent que 4% de l’électricité totale. Ces rendements n’ont rien de comparable avec celui des centrales nucléaires dont les 24% de la capacité totale installée produisent 46,5% du total de l’électricité belge.

En augmentant le nombre d’éoliennes et/ou de panneaux photovoltaïques, on augmente certes leur production totale, mais seulement pendant 6 et 3 heures par jour respectivement. Que se passera-t-il le reste du temps et, en retour, que fera-t-on par grand vent et plein soleil de l’énergie excédentaire produite par l’éolien et le solaire si on augmente leur capacité installée disproportionnellement dans le mix ?

Une bonne blague belge

Il nous faut aussi envisager la question sous un autre angle, celui du sacro-saint écologisme. Le remplacement des 41,78 TWh produits par les centrales nucléaires en 2019 par 27,6 TWh générés par 3,6 GW de neuf nouvelles centrales au gaz et 14,18 TWh par 5,9 GW d’énergies renouvelables intermittentes nouvelles provoquerait l’émission de 14,3 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an, les centrales au gaz émettant 490 ktCO2/TWh.

Comme la production d’électricité en Belgique est responsable de 15,6 Mt CO2 (données de 2019) d’émissions, cela représenterait une augmentation de 91% des émissions de CO2 pour la production d’électricité ou par rapport au total des émissions belges (105 Mt CO2) une augmentation de 13,6%.

Or, la Belgique s’est assignée comme objectif de réduire de 55% ses émissions de CO2 d’ici 2030, ce qui implique de réduire les émissions de CO2 dues à sa production d’électricité à environ 7 millions de tonnes par an. Explique qui pourra ! L’on comprend pourquoi les Néerlandais, qui, pragmatiques, prévoient de construire dix réacteurs nucléaires à partir de 2025, croient à une bonne blague belge et s’esclaffent de tant de surréalisme énergétique de la part du monde politique belge.

Les professeurs d’université et ingénieurs cosignataires de l’article préconisent l’abolition pure et simple de la loi de 2003 sur l’abandon de l’énergie nucléaire en Belgique et prêchent pour un retour à la raison dans l’intérêt des citoyens et du secteur productif. Le monde politique belge éclairé n’est peut-être pas encore arrivé à ce point de sa réflexion, mais qui sait, que la lumière soit et la lumière sera.

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De CO2, il est évidemment aussi question dans l’essai On vous trompe énormément : L’écologie politique est une mystification que Palingénésie a publié en avril 2020. Commandez le livre en version papier ou au format kindle sur Amazon.fr en suivant ce lien.

Vous le trouverez dans quelques librairies (voir la liste en suivant ce lien). Si vous êtes libraire et souhaitez proposer le livre à vos clients, n’hésitez pas à contacter Palingénésie à l’adresse newsletter@palingenesie.com.

Palingénésie dispose d’un petit stock d’exemplaires. Il vous est possible de commander le livre en direct en envoyant un mail à l’adresse de contact de cette newsletter.

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