« Les informations négatives diffusées de manière répétitive dans les médias mainstream peuvent avoir un impact négatif sur la santé publique sous la forme d’effets nocebo et d’hystérie de masse. »
Ce sont trois spécialistes des sciences économiques, sociales et juridiques, les professeurs Philipp Bagus, José Antonio Peña-Ramos et Antonio Sánchez-Bayón des universités Rey Juan Carlos de Madrid et autonome de Providencia à Santiago du Chili, qui l’affirment dans un article publié le 3 février dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, une revue internationale à comité de lecture. L’étude en question porte sur l’économie politique de l’hystérie collective dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
Si les études sont nombreuses des effets psychologiques néfastes liés aux phénomènes d’hystérie de masse, aux confinements imposés par les États, aux médias et à l’Internet qui suscitent l’anxiété et la panique collective à la suite d’une menace, qu’elle soit réelle ou imaginaire, aucune n’avait jusqu’à présent spécifiquement examiné comment et jusqu’à quel point les différentes institutions politiques et les États contribuent à la propagation de l’hystérie de masse dans un monde numérique, globalisé.
La preuve empirique de l’hystérie de masse, c’est-à-dire d’une anxiété collective due à la perception d’une menace, remonte au moins au Moyen Âge et subsiste de notre temps. L’un des cas les plus connus d’hystérie collective fut constaté à la suite la diffusion radiophonique d’une adaptation du roman de H.G. Wells, La Guerre des mondes, par Orson Welles, en 1938, dans laquelle la Terre est prise d’assaut par des extra-terrestres. Certains des auditeurs auraient sombré dans la panique, pensant qu’ils étaient vraiment envahis par des extra-terrestres.
Un autre moment d’hystérie collective, plus récent, se produisit dans des écoles à travers le Portugal qui, en mai 2006, envoyèrent aux autorités des rapports faisant état de dizaines, puis de centaines de cas d’étudiants frappés d’éruptions cutanées, vertiges et difficultés respiratoires… Une allergie ? Un empoisonnement ? Un virus ? Non, ces étudiants avaient été victimes de « Fraises au sucre », ou en portugais, « Morangos com Acucar », un feuilleton pour adolescents dont un épisode, juste avant l’épidémie dans les vraies écoles, avait évoqué une maladie similaire et potentiellement mortelle qui avait frappé les personnages adolescents dans leur école fictive.
Effets placebo et nocebo
Il est admis qu’en plus des effets placebo (une personne se remet d’une maladie parce qu’elle s’attend à se rétablir), il existe également des effets dits « nocebo » (une personne tombe malade simplement parce qu’elle s’attend à tomber malade). Il y eut le cas de cet homme qui participant à une enquête clinique chercha à attenter à ses jours en absorbant une quantité de pilules dont il ignorait qu’elles étaient en fait inoffensives. Il développa tous les symptômes d’une fin de vie proche jusqu’à ce qu’un médecin au courant de l’enquête lui dise que la substance qu’il avait absorbée était un placebo : le patient se rétablit dans le quart d’heure.
Pour ce qui est de la pandémie de Covid-19, « il est en tout cas clair, disent les trois chercheurs, que la population a subi une énorme tension psychologique pendant la crise. Les confinements ont contribué à une poussée d’anxiété et de stress, des ingrédients importants quant à la propagation de l’hystérie collective ». Des enquêtes en témoignent, les gens se sentent plus malheureux.
D’autres preuves anecdotiques de ce qu’il y a bien lieu de parler d’hystérie de masse, se manifestent dans la thésaurisation de papier hygiénique et autres articles essentiels et dans ce que certains ne quittent pratiquement plus leur logis de peur d’être infectés alors que le risque d’être contaminé à l’extérieur si l’on reste à bonne distance est minime.
De même, certaines personnes ont été effrayées par le SARS-CoV-2 dans une mesure difficilement explicable par leur propre risque minuscule de décès en cas de contamination. Nombreux sont ceux qui se croyaient en présence d’un virus bien plus mortel que le SARS-CoV-2 ne l’est en réalité, le taux de survie étant, aux Etats-Unis par exemple, de plus de 99,98% dans les tranches d’âge jusqu’à moins de 50 ans, de 99,5% jusqu’à 70 ans et de 94,6% au-delà de 70 ans. Les maladies cardiaques, les AVC et les maladies pulmonaires chroniques tuent beaucoup plus de gens que la Covid-19 dans le monde sans pour autant susciter un même battage médiatique, une telle panique, des interventions gouvernementales d’une ampleur sans précédent.
La perception du risque
Le risque consiste en la probabilité de survenance d’un péril. La perception de cette probabilité est déformée lorsque l’on est confronté à des dangers inconnus, effrayants, potentiellement dévastateurs et affectant les générations futures. Le but de l’étude des trois chercheurs est d’examiner dans quelle mesure l’État influence cette distorsion de la réalité et, partant, la propagation de l’hystérie de masse et des comportements irrationnels qui typiquement l’accompagnent.
Un Etat omnipotent et omniscient qui s’est attribué de larges prérogatives afin d’intervenir dans la vie économique et sociale et a le pouvoir d’interdire les activités précisément susceptibles de diminuer l’anxiété, la peur et le stress, telles que la pratique sportive, les distractions et les échanges sociaux, d’imposer l’isolement, de mettre à l’arrêt l’activité économique exacerbe en fait les facteurs qui favorisent l’hystérie collective, ainsi qu’y concourt l’inclination humaine à la pensée de groupe.
Du fait de la pensée de groupe et de la pression exercée par le groupe, l’hystérie de masse se nourrit d’elle-même, d’autant plus facilement qu’aucune alternative n’est présentée aux gens par rapport aux diktats de l’Etat. La concentration du pouvoir empêche les informations nécessaires pour résoudre les problèmes d’être spontanément générées de manière décentralisée par toutes les parties prenantes à tous les niveaux de la société. C’était déjà là le problème inhérent au communisme et la raison de son effondrement.
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(L’article ci-dessus a initialement été publié dans l’hebdomadaire satirique PAN n° 3972 du vendredi 26 février 2021.)