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La science entre les mains d’apprentis dictateurs

La science entre les mains d’apprentis dictateurs Posted on 26 novembre 20221 Comment

« Terug van nooit weggeweest » est une expression néerlandaise dont on ne trouve pas d’équivalent en français. Elle s’applique à Greta qui semble s’être essoufflée et serait prête à passer le mégaphone à d’autres. La voilà « de retour de ne jamais être partie » pour le deuxième épisode de la trilogie que Jean-Paul Oury avait débutée en 2020 avec son Greta a tué Einstein. Cette fois, Greta le ressuscite.

Jean-Paul Oury est docteur en histoire des sciences et technologies. Einstein et Greta constituent des métaphores pour, d’une part, ce que la science dit, et, d’autre part, ce que certains essaient de faire croire qu’elle dit. Après avoir fourni de multiples exemples de ce que la science et le progrès avaient été sacrifiés sur l’autel de l’écologisme et de la décroissance dans le premier tome, l’auteur de Greta a ressuscité Einstein s’inquiète de ce que la science soit tombée entre les mains d’apprentis dictateurs.

Après avoir dénigré la science prométhéenne, ne voilà-t-il pas que finalement les mêmes « apprentis dictateurs » tentent de la récupérer pour transformer le monde, mais à leur façon, car leur science n’est pas ce qu’elle était et l’usage qu’ils veulent en faire n’est plus du tout le même. Comment Greta prêcherait-elle d’ailleurs pour la science vraie, elle qui préconisait la grève des cours et empêchait la transmission du savoir ? Mieux qu’un long discours, le magazine Time a préfiguré ce passage de la rationalité à une forme d’obscurantisme en qualifiant Einstein de personnage du siècle en 1999 et en faisant de Greta sa personne de l’année en 2019.

« La science »

Au travers de l’actualité du climat, de la covid, de la biodiversité, des ressources et des algorithmes, Jean-Paul Oury entend démontrer comment certains qui prétendent pourtant parler au nom de « La Science » l’ont en fait dénaturée et il pose la question subsidiaire de savoir si, d’une manière générale, les normes qui régissent notre existence peuvent être déduite de la science.

En fait, dans les différents domaines évoqués, de mêmes sophismes servent à l’instrumenter, comme d’affirmer l’existence d’un consensus sur une vérité indépassable afin de supprimer la contradiction, de moraliser le débat afin de diaboliser le camp adverse, d’attiser la peur, de repousser indéfiniment les limites prescrites, de tout ramener à la seule problématique en cause. Le projet est en définitive de précisément interdire l’usage prométhéen de la science.

Jean-Paul Oury y voit la source du malaise actuel qui tenaille l’Occident. Des objectifs idéologiques y sont poursuivis par une classe élitaire (politique, financière, médiatique, académique) aux dépens des classes laborieuses, que l’on appauvrit, les plongeant et avec elles la société dans des situations pires que celles auxquelles on prétend devoir remédier. Les « climatocrates », par exemple, font à l’Occident et l’Europe, en particulier, ce que le marxisme a fait un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, notamment, à l’Amérique latine : en galvauder les atouts et en détruire la prospérité.

Du pareil au même, quand les « climatocrates » se revendiquent d’un consensus scientifique autour de la thèse du réchauffement du climat d’origine anthropique, les « covidocrates » (ces expressions ainsi que les autres de la même facture sont de Jean-Paul Oury) affirment agir avec l’aval d’autorités scientifiques dont les positions seraient irréfutables. Qu’à ce sujet on se remémore le propos de l’immunologue conseiller en chef pour la santé publique de la présidence américaine, le Docteur Fauci, suivant lequel « si vous m’attaquez, vous attaquez vraiment La Science »…

Sur la route du totalitarisme

Avec les « biodiversitocrates » à la Aurélien Barrau, un astrophysicien, une spécialité qui n’a rien à voir avec la biodiversité, soit dit en passant mais peu importe, l’humanité est déjà en pleine sixième extermination massive, car nous aurions déjà perdu 60% des forêts, des mammifères, des insectes, et, à la différence des dinosaures, nous en serions responsables. Barrau, signale Jean-Paul Oury, a le mérite d’être clair : il prône d’instaurer un régime autoritaire. On l’a bien fait pour la covid, non ? Bon, ben alors !

Se serait-on subrepticement écarté de La Science qu’avec les « collapsocrates » on en prend pour de bon congé. Pire encore, c’est carrément l’idéologie qui en fait office. Pendant que les collapsologues sont en train de bâtir une toute nouvelle (pseudo)science, les collapsocrates (rien à voir avec Socrate et une quelconque philosophie du doute) préconisent des mesures dont n’importe quel esprit éclairé se rend compte qu’elles ne peuvent que précipiter l’effondrement.

Resterait à évoquer les « algorithmocrates ». Jean-Paul Oury y consacre à raison tout un chapitre, son dernier. Ne seraient-ils pas finalement les plus dangereux dans la perspective d’un basculement totalitaire ?

Greta a ressuscité Einstein, La science entre les mains d’apprentis dictateurs, Jean-Paul Oury, 256 pages, VA Editions.

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(Cet article a paru dans l’hebdo satirique PAN n° 4062 du mercredi 16 novembre 2022.)

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1 commentaire

  1. Le basculement totalitaire, nous y sommes! OSEZ dire que vous ne croyez pas au changement climatique ANTHROPIQUE et vous êtes rejeté par les « braves gens » obéissants. Le consensus imposé remplace la recherche!!

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